La métairie de la Coulonnerie        🔍

Jean-Louis Gibaud


Notes sur la métairie noble de La Coulonnerie 

à Coulon et la naissance d'un nouveau quartier après 1850

 

 

À l'entrée du bourg de Coulon, au 34 de la rue Gabriel-Auchier, une grande bâtisse marque l'emplacement de l'antique métairie noble de la Coulonnerie 1.

En 1583, dans l'aveu de Pierre Pélot 2, fils de Pierre Pélot, seigneur de Coulon, et de Catherine Macé à Louise de la Boyaudière, veuve de Louis d'Estissac, seigneur de Benet, La Coulonnerie appartient aux héritiers de feu André Dabillon.

Le 8 octobre 1588, la ferme de la Coutume, entre le seigneur de Coulon et René Bordron, nous apprend que la seigneurie de Coulon appartient à Françoise Pellot, soeur de Pierre Pellot cité dans l'aveu de 1583. Il est probable que celui-ci était mort entre 1583 et 1588. Françoise Pellot avait épousé Louis Laurent, écuyer seigneur de la Mortmartin en Aiffres, veuf de Marie Lévêque, maire de Niort en 1585, conseiller du roi. Comme maire, il reçoit dans sa maison de Niort Henri de Navarre, le futur roi Henri IV.

Par son mariage, Louis Laurent devient seigneur de Coulon.

Un passage du contrat stipule : « Fait et passé audit Niort, en la maison de moi dit Brisset, un des notaires le huitz jours d’octobre l’an mil cinq cent quatre vingt huit […] signé en l’original Lorant, sans préjudice des droitz desnesse appartenant à Françoise Pélot, femme de Monsieur Lorant, et droit de seigneurie de coutume et passage, soussigné Salard, Pelot et Brisset […] notaire royal ».

Louis Laurent et Françoise Pellot eurent plusieurs enfants, dont Catherine qui épousa, en 1623, François Dubreuil, écuyer seigneur de Chassenon 3. Catherine Laurent décède en 1628 ; son père, Louis Laurent, disparait aussi en 1628 après sa fille.

Lors du partage des biens de Louis Laurent, la seigneurie de Coulon revient à sa petite-fille, Catherine Dubreuil. François Dubreuil de Chassenon (et d’Aigrefeuille, après un second mariage) fut nommé administrateur des biens pour ses enfants mineurs. Ce contrat de partage fut passé le 6 décembre 1628, par devant Sabourin et Dumoulin, notaires royaux à Niort ; il stipule : « …et par lequel partage […] pour le premier lot sont eschus et audit sieur Dubreuil audit nom et autrement la terre et seigneurie dudit Coulon consistant tant en droits de juridiction seigneurie, hommage, fiefs et tous devoirs en dépendant et, particulièrement la maison noble seigneuryalle dudit Coullon en laquelle toit, feu sieur de la Mortmartin audit nom a coutume de demeurer lorsqu’il résidait audit lieu, avec prez, cloture de jardins et cours, et autres appartenances pour terre […] plus la maison et métairie noble de Maurepas […] plus la métairie de la Coulonerye […] plus la maison noble et métairie de Verruye plus les cens et deniers, poulailles et anguilles dhues à laditte seigneurie de Coullon […] plus le four banal […] plus le passage et la coutume sur la rivière dudit Coullon… ». 

Ce contrat nous apprend que la métairie de La Coulonnerie était devenue la propriété du seigneur de Coulon.

Catherine Dubreuil, dame de Coulon, recevra la seigneurie de Coulon à l’issue de son mariage avec Pierre Harpedane de Belleville. Contrat reçu par Neau et Fonteneau, notaires royaux à Vouvant le 26 juin 1647. Le contrat stipule : 

« Et en considération et contemplation dudit mariage ledit seigneur de Chassenon s’est départy et départ à l’avenir du don qui lui a été fait par deffunte Demoiselle Catherine Laurent, sa première femme, et ce au proffit de laditte proparlée et a quitté et quitte la jouissance entière de la terre et seingeurie de Coullon étant le domaine de laditte demoiselle proparlée pour entrer en laditte jouissance dès le jour de la bénédiction nuptialle à l’effet de quoy ledit Sieur de Chassenon a imancipé et imancipe ladite proparlée sa fille, sauf au regard de son logement en deux chambres, une escurie en ladite maison de Coullon et le droit de pesche et faire pescher dans la rivière et eaux dudit Coullon et son passage pour lui et leurs gens passer en rien payer pour jouir des dittes choses pour ledit Sieur de Chassenon sa vie durant seullement… ».

En résumé, le seigneur se réserve le droit de faire le passage sur les routes d’eau de Coulon à La Garette et à la Repentie, gratuitement.

L’aveu de mai 1674, rendu à Mme de Lusignan, dame de Benet, par Pierre Harpedane de Belleville, nous donne les limites de la métairie de La Coulonnerie : « item je tiens et advouhe tenir de vous mesdits seigneurs soulz les hommages des fiefs de Laleu, Verruye, Payré et des marets, a premièrement ma maison et métayrie noble de La Coullonnerie assise audit lieu de Coullon avecq toutes et chacunes ses appartemances, appendances et despendances de granges, escuryes, toits […] tenant ladicte maison et courtillage cydessus nommée, premièrement vers le soleil levant à ma terre à cause de votre Chastel et Chastellenye de Benet tant pou moy que pour mes hommes […] ma maizon et mestayrie noble de Verrye assise audit lieu de Coullon […] Tenant d’une part vers septentrion au grand chemin comme lon va dudit lieu de Coullon à Niort dautre bout du midy à la doue4 dudit Coulon du costé du soleil levant à ma mestayrie de La Coullonnerye, dautre costé du couchant à la maison et mestairye de la Gastinerie, appartenant aux hers du feu sieur Le ducq de Niort… ».

La douve citée dans le texte est devenue, de nos jours, la Petite rue de la Douve.

La métairie de Verruye fut affermée en 1741 à Jacques Guillemoteau et Jeanne Cardin, sa femme, contrat renouvelé en 1747 pour sept années, moyennant par année « cent quatre-vingt boisseaux de froment, cent quatre vingt boisseaux de baillarge, deux cents livres en argent ou bien, à cet égard, cent livres en argent et soixante boisseaux de froment au choix […], le tout payable en chaque feste de St Michel… ».

Durant la Révolution, la métairie fut exploitée par Jacques Faribaud. Au début du XIXe siècle, la métairie de Verruye ne formera plus qu’une seule métairie avec La Coulonnerie.

Par contrat du 17 décembre 1691, passé devant Me Thibault, notaire à Niort, La Coulonnerie fut attribuée pour moitié entre Claude Harpedane de Belleville, seigneur de Coulon, et sa sœur Margueritte de Belleville. Celle-ci recevra  « le nombre de quatre-vingt six boisseaux de blé, tiers froment, et les deux tiers de baillarge et la somme de quatre-vingt dix livres en argent à prendre sur le prix de ferme de la métairie de La Coulonnerie […] à présent exploitée par François Texier ».

L’aveu et dénombrement du 11 octobre 1709 rendu au seigneur de Benet par Dame Suzanne de Saint-Gelais de Lusignem, veuve de messire Claude Harpedane de Belleville, seigneur de Coulon et des Razes, pour ses enfants mineurs, Baptiste-Claude-Gabriel, chevalier seigneur de Coulon, au décès de son père survenu à Niort, lequel fut inhumé dans l’église de Coulon le 30 juin 1700, et damoiselle Marie-Charlotte de Belleville. Cet aveu mentionne la métairie de La Coulonnerie.

Baptiste-Claude-Gabriel décède sans alliance en 1720. Sa sœur Marie-Charlotte hérite de la seigneurie de Coulon. Elle épousa Joseph Berthelin de Montbrun, seigneur d’Aiffres, le 14 juillet 1723, lequel devint seigneur de Coulon.

Il y avait, dans l’église de Coulon, une chapelle funéraire fondée en 1692 par François Harpedane de Belleville, écuyer seigneur des Razes, de Coulon et des Nouilliers, fils de Pierre et de Catherine Dubreuil, la chapelle Saint-Jean « proche le grand autel du côté de l’évangile pour y avoir droit de bang et sépulture, luy et les siens […] moyennant la somme de trois livres de rente chaque année. ». C’est aujourd’hui la chapelle de la Vierge.

En 1750, la rente n’avait pas été versée depuis seize ans. Le seigneur de Coulon demande au fermier de La Coulonnerie de payer la dette : « 3 novembre 1750 – La Coulonnerie compte 48 livres. Jacques Faribaud, fermier de La Coulonnerie en Coulon payera au fabriqueur de l’église de Coulon, la somme de quarante huit livres, dettes de feue Madame de Coullon 5 au lieu de feu Messire François de Belleville, son frère, pour tout arérage de la redevance annuelle de trois livres deues à cause d’une chapelle ban et sépulture en laditte église, échue jusque et compris le vingt-neuf septembre dernier, en me raportant le présent mandement quittance dudit fabriqueur, ou de Messire Chenier, curé, j’en tiendrai compte audit Faribaud, sur termes échues de la ferme, à Coulon, le trois novembre mille sept cent cinquante ». De Berthelin Montbrun.

En date du 15 mars 1750, pardevant Maitre Biard, notaire à Benet, contrat entre « haut et puissant seigneur Messire Joseph Berthelin de Montbrun, seigneur d’Aiffres et de Coulon […] de présent en son château de Coulon d’une part, Jacques Faribault, laboureur à bœufs, et Anne Pouvreau, sa femme […] Ledit seigneur de Montbrun leur a, cejourd’hui, baillé, loué, affermé […] pour le temps et espace de cinq années […] est à scavoir le lieu et métairie vulgairement appellée La Coullonnerie […] seront astrin au four et moulin bannaux dudit seigneur […], la présente ferme est ainsi faite pour en bailler et payer par lesdits preneurs […] par chacune année le nombre et quantité de cent quatre boisseaux froment cent quatre-vingt boisseaux avoine […] et la somme de deux cent cinquante livres en argent […] fait et passé audit château de Coulon, lieu de notre juridiction, le quinze mars mil sept cent cinquante. » Berthelin de Montbrun, Biard, notaire à Benet, Basset, notaire à Benet.

Le dernier seigneur de Coulon et d’Aiffres, Jean-Gabriel-Simon Berthelin de Montbrun, également seigneur de La Tiffardière, Romagné et autres lieux, avait cinq enfants de son mariage avec Marie-Thérèse Brochard de la Rochebrochard. Seules, deux filles survivront ; le garçon Henri-Joseph décède le 8 septembre 1789 à l’âge de sept ans. Avec lui prend fin la lignée des Berthelin de Montbrun. Quant à M. de Montbrun, il décède à Aiffres le 20 aout 1794.

Les filles, l’une, Marie-Agathe, née au château d’Aiffres, le 4 février 1777, épousa, le 16 novembre 1795, Emmanuel Armand Jean Bénédict de Sainte-Hermine, depuis pair de France et maire de Niort. La seconde, Cécile, née au même lieu le 8 novembre 1780, fut mariée le 19 octobre 1802 à Philippe Xavier Brochard de la Rochebrochard, son cousin.

En 1791, M. de Montbrun épousa, en secondes noces, Anne de Bruchard. Le seigneur d’Aiffres et de Coulon possédait d’immenses domaines, notamment sur les communes d’Aiffres, de Coulon, Saint-Liguaire, Niort. En 1795, ses filles traitèrent avec leur belle-mère au sujet de son douaire qui s’élevait en argent et en propriétés à 205 328,10 F.

À son décès, le 1er mai 1844, Mme de Sainte-Hermine possédait en propre :

- Le château de La Tiffardière, 19 hectares 38 ares 80 centiares.

- Les moulins à eau et à vent de La Tiffardière, 3 hectares 95 ares.

- Les huit borderies de La Tiffardière, 3 hectares 72 ares 41 centiares.

- La métairie de Levesquault, 50 hectares 99 ares 40 centiares.

- La métairie de La Calibaudière, 45 hectares 84 ares 91 centiares.

- La métairie du Portail rouge, 43 hectares 95 ares 62 centiares.

- La métairie de Buffevent, 43 hectares 54 ares 20 centiares.

- La métairie du Princay, 102 hectares 54 ares 20 centiares.

- La métairie de la Coulonnerie, 68 hectares 84 ares 50 centiares.

- La métairie de Champmoireau, 34 hectares 09 ares 60 centiares.

- La grande maison de Coulon (dite le Château ou Le Logis), 51 ares 40 centiares.

- La grande maison de Niort, située rue de La Juiverie.

- La petite maison de Niort, située rue Cloche-Perce.

- Le pré de Romagné, 9 hectares 75 ares 50 centiares.

Quant à sa sœur, Mme Brochard de la Rochebrochard, elle possédait de l’héritage de son père le château d’Aiffres et les terres, le domaine de Seligné, la métairie de Maurepas à Coulon (65 hectares lors de sa vente en 1887).

Dans le partage de 1802, le château de La Tiffardière est mentionné « le tout en très mauvais état et menaçant une prompte ruine ». Le château et les terres avaient été achetés en 1783 par leur père. M. et Mme de Sainte-Hermine feront construire, en 1820, un nouveau château, tout en conservant les éléments de l’ancien.

 De leur union, M. de Sainte-Hermine et Marie Agathe Berthelin de Montbrun eurent trois filles :

• Hermine de Sainte-Hermine, veuve de Charles Henri comte de Mannoury de la Brunetière, épouse en secondes noces de M. Jacques Émile d’Estremau demeurant à Honga, Gers ;

• Zoé Angélique, mariée à Pierre Constant Léonce Bodet de la Fenestre, demeurant à Poitiers ;

• Marie Anne, épouse du Baron Sylvain Petiet, demeurant à Niort.

M. et Mme Petiet achetèrent, en 1832, la métairie du Vieux Moulin, à La Garette, appartenant à Arnaud de Bejary et firent construire un château dénommé « Monmarais ».

Mme de Sainte-Hermine décède le 1er mai 1844. Le 20 mai 1844, par devant Me Faucher, notaire à Niort, on procéda au partage des biens entre les trois filles.

Furent attribués à Mme de la Fenestre :

• Le château de La Tiffardière ;

• Les moulins à eau et à vent ;

• Les huit borderies ;

• La métairie de Lévesquault ;

• La métairie de la Calibaudière ;

• Etc.

Furent attribués à Mme d’Estrenau :

• La métairie de Princay ;

• La métairie de Champmoireau ;

• La grande maison de Niort ;

• La petite maison de Niort ;

• La moitié par indivis de la métairie de La Coulonnerie ;

• La moitié par indivis de la grande maison de Coulon (dite le Château ou le Logis) ;

• Etc.

Furent attribués à Mme Petiet :

• La métairie du Portail rouge ;

• La métairie de Buffevent ;

• Le pré de Romagné ;

• La moitié par indivis de la métairie de La Coulonnerie ;

• La moitié par indivis de la Grande maison de Coulon ;

• Etc.

Chaque part fut évaluée 301 570,59 F.

La Coulonnerie était affermée à Sagot, pour 1 200 F en argent et 86 hectolitres de froment et autant en baillarge.

Depuis des siècles, la route qui, après la Révolution, est devenue la route départementale n° 1 entre Sauzé-Vaussais et Coulonges-sur-l’Autize, était traversée par la route d’eau de la Garette à Coulon, dont le trafic se faisait par bacs et bateaux, jour et nuit. Le même passage se faisait aussi entre Coulon et La Repentie de Magné, selon un tarif établi.

Voici le tarif perçu à la maison de la Repentie par Jacques Simon, charpentier de bateau et passeur, époux de Marie Bataille, tarif de 1739 pour les passages : pour chaque personne à pied, trois deniers ; pour personne à cheval, six deniers ; par cheval, mule et autres bêtes chargées, y compris le conducteur, six deniers ; par chaise et autres voitures à un cheval, deux sols ; par litière, carrosse, charrette ou chariot, ses conducteurs et marchandises seront exempts en payant pour la voiture les droits ci-dessus ; par bœuf ou vache, six deniers, etc.

Pour les passages sur la route d’eau de La Garette à Coulon et de Coulon à La Garette, en 1752, un arrêt du Conseil du roi modifie et fixe le tarif qui suit : pour chaque homme, un sol ; pour un tonneau de vin, quatre sols ; pour chaque beste sans charge, un sol ; pour un tonneau de futaille, trois sols ; pour un cheval de charge, trois sols six deniers ; pour une paire de bœufs, quatre sols ; pour deux moutons, trois deniers ; pour une paire de bœufs, quatre sols ; pour un cochon, six deniers ; pour un tonneau de blé et baillarge, quatre sols.

L’intendant du Poitou ainsi que celui de La Rochelle reprochaient aux seigneurs de Coulon et de Sansais d’avoir des tarifs trop élevés. Séparées par la Sèvre, les paroisses de Magné et de Sansais dépendaient de la Saintonge et la paroisse de Coulon, du Poitou.

Voici la réplique de M. de Montbrun, le 1er juin 1759 : « Le trajet de Coulon est difficile en ce qu’il est long et bourbeux, exposé aux vents, aux orages, à de grands courants dont les débordements, on ne scait point se servir de laviron dans tout le cours de Niort à Marans. Lons ne se sert que de longues perches qu’on nomme « pigouilles » avec une petite fourche de fer emmanchée au bout. L’un et l’autre bout du canal sont des marais mouillés qui ont très peu de consistance. Le canal s’est beaucoup élargi. Le fond en est de vase très diluée dans laquelle on plonge facilement une longue perche. La superficie de l’eau n’en vient jamais assez basse par les plus grandes sécheresses pour pouvoir la récurer et c’est un ouvrage d’une dépense immense, supposée possible. Ne viendrait très inutile en ce que la vase sans consistance que l’on pourrait très difficilement jeter de part et d’autre, retomberont l’hyver. Il en est vray qu’il passe rarement des voitures attelées. Mais il y en passe quelquefois, le seigneur quy en a vu et y en a lui-même, fait passer. Ce passage, loing d’avoir été établi contre la liberté publique a été au contraire établi pour la nécessité et l’utilité publique… ». 6  

À partir de 1809, les passages seront adjugés au plus offrant par l’administration, qui prend la suite des seigneurs de Coulon, Sansais et Magné.

Vers 1830, les habitants pétitionnèrent ; puis les conseils municipaux de Sansais et de Coulon demandèrent la construction d’une route entre La Garette et Coulon. En 1837, le Conseil général des Deux-Sèvres décide de l’établissement d’un passage ferme. Plusieurs projets furent présentés par M. Mesnager, ingénieur en chef,. Un tracé débouchait à la cale de la rue de l’Église, mais ce projet prévoyait la démolition de nombreuses maisons dans le bourg. Un deuxième , plus court et moins coûteux, fut retenu par le Conseil général. Il traversait les terres attenant à la métairie de La Coulonnerie (plan de 1837-1838).

Le 28 septembre 1844, M. et Mme Sylvain Petiet mandatent M. Jean Nivoulleau, clerc à Niort, pour vendre conjointement avec Mme d’Estremeau, en bloc ou en détail, la métairie de La Coulonnerie et la maison dite « le Château de Coulon ».

Le 8 octobre 1844, le journal La Revue de l’Ouest annonce :

« Le dimanche 3 novembre 1844 par Me Faucher, notaire à Niort, à l’issue de la messe et, s’il y a lieu, les lundi et mardi suivants, à dix heures précises du matin, dans la maison dite « le Château » au bourg de Coulon, Il sera procédé, par maître Faucher notaire à Niort, à la vente en détail et aux enchères de la métairie de La Coulonnerie située commune de Coulon.

Nota : 

Les bâtiments et la préclôture d’une contenance totale de 3 hectares 87 ares entourant en partie le bourg de Coulon seront traversés par la rue de La Coulonnerie (de nos jours la route de Niort), que les vendeurs abandonnent gratuitement à l’administration pour le trajet de la route de grande communication n° 1 de Sauzé-Vaussais à Coulonges, passant par Coulon.

Cette rue de 8 mètres de large prendra du point où doit être établi le pont projeté sur la Sèvre et ira sortir en ligne droite sur le chemin de Coulon à Niort (la route de la Gare). Les terrains à droite et à gauche de ladite rue, divisés en 25 lots, seront propres à construire avec cour et jardin. Huit de ces lots donnent sur la Sèvre, quatorze sont le long de la rue et les trois derniers, qui comprennent partie des bâtiments de la métairie avec cours et jardins sur le chemin de Niort (rue Gabriel-Auchier).

On vendra aussi en bloc la maison dite « Le Château » à Coulon avec ses servitudes, cours et jardin, contenance 51 ares. Cette maison dite « Le Château » ou « Le Logis » fut maison noble du fief des Marais, lieu occupé par les seigneurs lors de leur séjour à Coulon. »

Le bâtiment fut adjugé à Pierre Servant, propriétaire, et Pierre Regnier, marchand de fer, et leurs épouses, pour la somme de douze mille francs. L’immeuble fut réduit de moitié au début du XXe siècle, ce qui permit l’aménagement de l’impasse privée dite du Petit-Logis. 

Mme Petiet et son mari se portent adjudicataires des lots 14,15,16 et 17 du plan, comprenant les bâtiments de la métairie de La Coulonnerie pour une superficie réduite à un hectare, neuf ares, dix centiares.

Suivant le plan « le 14e lot comprend une portion des bâtiments de la métairie, se compose du cellier, une grange, deux écuries se longeant au levant dont une à deux rangs, juchoir au-dessus, une écurie à juments au bout, deux petites chambres à feu à la suite dont une servant d’écurie, un grenier au-dessus, une écurie à mules au bout le tout se tenant portion de la cour et du quaireux, du pré et de la totalité du jardin […] confrontant du levant à la rue de La Coulonnerie (de nos jours, la route de Benet). Et au 13e et 12e lots, du nord au chemin de Niort à Coulon (rue Gabriel Auchier), du couchant au 15e lot et du midi à la rue du Cours d’Eau (la Petite rue de la Douve), et au 11e lot petit cours d’eau entre les deux, il est observé que, lorsque la rue du Cours d’Eau sera prolongée pour communiquer avec le centre bourg, le propriétaire du 14e lot devra fournir gratuitement sur le coin sud de son jardin, la petite parcelle nécessaire ».

En effet, la rue du Four étant jusqu’alors sans issue, après la suppression du cours d’eau et la création du chemin qui deviendra la rue de La Douve, la rue du Four fera la jonction avec le lot de trois ares soixante, qui deviendra une rue, dénommée, à partir de la fin du XIXe siècle, rue Main).

« Le 15e lot comprenant portion des bâtiments de la métairie se compose de trois chambres basses, dont deux à feu, grenier au-dessus, un escalier en pierre sous lequel est un caveau […] Le 16e lot comprenant portion des bâtiments de la métairie se compose des deux toits à cochons, deux toits à brebis et de portion au quereux de la chenevrière et de la luzerne […] confrontant du midi au cours d’eau […] Le 17e lot comprenant portion des bâtiments de la métairie se compose du four et du fournil […] tenant du midi au cours d’eau, du couchant à M. Faribaud (propriétaire de La Gastinerie). Il est observé que le petit bâtiment au couchant où est le moulin à trèfle n’est pas concerné dans cette vente… » 7 (Extrait de l’acte passé par devant Me Faucher, le 3 novembre 1844).

À la demande des riverains, la douve du Logis fut, après 1808, prolongée jusqu’au nouveau canal, avec un pont de bois sur le halage. L’administration voulait supprimer ces fossés et le comblement de la douve longeant les terres de La Coulonnerie était prévu après la mise en service de la route et des ponts. Les riverains s’y opposaient. Dans l’enquête relative à la douve du Logis commencée le 9 décembre 1849, le commissaire enquêteur note : « Sont comparus Bertrand Jacques, cultivateur, demeurant à la métairie de La Coulonnerie ; il nous a déclaré qu’il était urgent de rétablir le pont démoli afin de passer dessous pour continuer la douve du logis qui sert à charroyer le bois et les herbages, un autre motif qui dicte le mieux le déclarant est que son bateau amarré dans ce cours est plus en sécurité que dans la rivière […] De même pour Bierce Pierre, scieur de long ; il a déclaré qu’il voulait conserver la navigation en bateau dans la douve pour aller à sa maison qu’il habite et à un jardin qui est longé par ledit cours d’eau. Il a ajouté qu’au cas où la douve serait conservée, il se chargerait de faire le curage dans la part de la douve qui est devant le pont, afin de faire cesser les odeurs nuisibles qui exhalent pendant l’été. Pour Mussat René, journalier, il a déclaré qu’il désirait qu’on rende libre la douve afin d’arriver à un petit chemin qui conduit à la maison qu’il habite, mais qui pourtant a un chemin de deux mètres pour rejoindre la rue du Grand-Four. Pour Vigier Pierre, sabotier, il a déclaré qu’il demandait que le pont soit rétabli pour joindre plus commodément la douve qui longe sa maison. Sabotier, il est obligé de charroyer le bois et de suivre ladite douve pour le transporter à son domicile. » Ce fut en vain. Le 12 février 1850, M. le maire de Coulon déclare adhérer aux conclusions du commissaire enquêteur : « somme d’avis surtout que le canal précité soit converti en rue ». Il en fut de même pour la douve dite « canal de la Pêchoire » qui deviendra la rue du Château-Bas, du nom d’un café situé au n° 5, exploité vers 1890 par Jacques Aimon.

Il est vraisemblable que, pour cette douve, l’épidémie de choléra qui fit 59 décès à Coulon en septembre 1849, précipita son comblement.

François Mussat, né à Coulon le 25 novembre 1811, professeur de rhétorique, écrivain, évoque dans Fils de paysan 8 , éditeurs Mame et Fils 1886, le Coulon de son enfance, avec les doues ou douves :

« Les Coulonnais ayant presque tous leurs propriétés dans les marais sur les communes de Magné, de Sansais et du Vanneau tandis que les champs appartenaient à des grandes fermes, la plupart isolées dans la plaine, et à quelques hameaux possédaient chacun un ou plusieurs bateaux de diverses dimensions pour le transport de l’herbe, du foin, du bois ou des denrées. Pour apporter tous ces produits à proximité des maisons qui n’étaient pas situées sur la rive de la Sèvre, des canaux appelés « doues » pénétraient dans l’intérieur du village où ils formaient des ports et amenaient les bateaux devant la porte des habitations ou, du moins, à une faible distance, ce qui épargnait du temps et de la peine aux travailleurs. Il y avait quatre ou cinq de ces « doues ». Tel était Coulon en 1831. »

Après 1850 subsistent quelques fossés pour l’écoulement des eaux, notamment en bordure du chemin qui deviendra « la Petite-Rue de la Douve ». Un fossé longera les jardins et servitudes de l’ancien Logis.

Vers 1919, il y avait suffisamment d’eau pour rincer la bujhàie 9 chez Léopold Morin, impasse du Petit-Logis 10.

En juin 1850, les ponts à péage de Coulon et de La Garette furent ouverts au public. Voici un extrait du tarif : pour les personnes à pied, 5 centimes ; idem pour une personne traînant une brouette ; pour un cheval ou mulet monté avec cavalier, 10 centimes ; pour un cabriolet à un cheval ou mulet, 20 centimes ; etc.

Le péage cessera en 1862, grâce au legs de Thomas-Hippolyte Main. Quant au pont de La Garette, le péage prendra fin le 1er juillet 1876. 

Le 10 janvier 1845, Sylvain Petiet afferme la Coulonnerie pour neuf années à Joseph Bertrand, cultivateur, moyennant le prix annuel de 1 800 F, 64 hectolitres de froment, 64 hectolitres de baillarge, conjointement avec ses deux fils. Il exploite aussi la métairie de La Gastinerie appartenant à François Faribaud, Louis Bertrand, époux de Marie Victoire Prunier, domiciliés à La Gastinerie, et Jacques Bertrand, marié à Modeste Prunier, demeurant avec leur père dans la métairie de La Coulonnerie.

À la suite du décès de Joseph Bertrand, époux en secondes noces de Marie Boyer, survenu le 11 septembre 1849, on procède le 2 octobre suivant à l’inventaire des biens.

L’état de cet inventaire nous donne un important cheptel, à savoir :

La Coulonnerie :

Dans l’écurie aux juments :

- une jument sous poil rouge prisée 300 F ;

- une autre jument prisée 370 F ;

- une autre jument, 3 ans, poil rouge prisée 450 F ;

- une autre jument, 12 ans, poil marron prisée 150 F ;

- une jument à courte queue prisée 220 F;

- une jument, poil gris, hors d’âge prisée 120 F.

Dans une écurie aux poulains :

- un cheval aux poils bruns, âgé de 2 ans prisé 150 F ;

- une pouliche péchard 11, âgée de 2 ans prisée 200 F ;

- une pouliche aux poils noirs, âgée de 2 ans prisée 230 F ;

- une mule aux poils noirs, âgée de 2 ans prisée 230 F ;

- un cheval aux poils rouges prisé 60 F ;

Dans l’écurie aux chevaux :

- un cheval aux poils rouges, âgé de 5 ans prisé 350 F ;

- un cheval aux poils bruns, âgé de 4 ans prisé 370 F ;

- un cheval aux poils rouges, âgé de 3 ans prisé 400 F ;

- une jument, poils noirs, hors d’âge prisée 20 F ;

- une autre jument noire, hors d’âge prisée 80 F ;

Dans l’écurie aux bœufs :

- deux bœufs poil brun, dix ans prisés 450 F ;

- deux bœufs poil brun, sept ans prisés 360 F ;

- deux bœufs poil rouge, cinq ans prisés 430 F ;

- une génisse poil rouge, un an prisée 45 F ;

- deux veaux, un an prisés ensemble 125 F ;

- une vache au poil rouge, six ans prisée 110 F;

- une autre vache au poil brun, huit ans prisée 72 F ;

- une vache âgée de 4 ans prisée 72 F ;

- un jeune veau et une petite génisse prisés 60 F ;

Inventaire dans la métairie de la Gastinerie

- un cheval aux poils rouges, quatre ans prisé 530 F ;

- un cheval aux poils noirs, deux ans prisé 90 F ;

Dans un toit à moutons

- dix-huit brebis et moutons prisés 216 F ;

Dans une autre écurie à jument

- une jument rouge prisée 200 F ;

- une pouliche poil rouge prisée 60 F ;

- deux bœufs prisés 300 F ;

- un veau prisé 96 F

Dans un toit à moutons

- vingt-six moutons prisés 216 F.

 

Le 3 novembre 1854, les écuries de la métairie de La Coulonnerie furent détruites par un incendie.

Le 16 novembre, le journal La Revue de l’Ouest relate les faits :

« Le vendredi 3 du courant, la population de la commune de Coulon fut éveillée à la pointe du jour par les cris "au feu" et par le son du tocsin. Les écuries et granges de la métairie de La Coulonnerie, située près du bourg, étaient la proie des flammes. Une immense quantité de fourrages amoncelée dans les granges rendait tout secours presque inutile. Il fallait concentrer l’incendie dans ces bâtiments et l’empêcher de se communiquer à la maison d’habitation, qui y est contigüe. Grâce au zèle et à l’activité de la population accourue aux premiers cris et au dévouement des ouvriers maçons et charpentiers, on se rendit maître du feu et on pu en préserver le corps d’habitation.

Tout le jour, des hommes dévoués lutteront contre le feu et parvinrent à lui arracher une assez grande quantité de fourrages. Tout le monde a travaillé avec un zèle infatigable, encouragé par les conseils et les avis que prodiguait partout M. le maire et par l’exemple du curé de la commune […] La perte est évaluée à environ 10 000 F. Rien n’était assuré.

M. le baron Petiet, conseiller d’arrondissement du canton de Frontenay, propriétaire de la métairie, a fait preuve envers son fermier d’un désintéressement bien louable et bien rare en prenant pour son propre compte la perte occasionnée par l’incendie et, en reconnaissance du bon concours de la population de Coulon, il a mis à la disposition de M. le curé une somme nécessaire pour faire distribuer aux pauvres cinq cents livres de pain. »

Le maire de Coulon, en 1854, était Hercule Grelet, médecin. Rappelons que son grand-père, Pierre Grelet, fut le premier maire de Coulon de 1790 à 1792 et que M. Berthelin de Montbrun, seigneur de Coulon, lui intenta en 1782 un procès pour le creusement d’un fossé place de la Coutume, ainsi que la construction, sans autorisation, d’un balet qui est aujourd’hui le passage couvert, rue de l’Écu. Le curé était Pierre Faidy.

Le baron Petiet était né à Rennes le 1er avril 1794. Page de l’empereur Napoléon 1er, lieutenant de Houzards, capitaine dans le 19e régiment de chasseurs,  ses mémoires furent publiés par son fils, Armand Petiet, dans le bulletin de la Société historique des Deux-Sèvres 12 (1908).

Sylvain Petiet fut maire de Sansais de 1852 à 1861. Son père, Claude Petiet, fut ministre de la Guerre du 8 février 1796 au 25 juillet 1797. Il mourut à Paris le 25 mai 1806 et fut inhumé au Panthéon, après qu’on lui eut fait des funérailles nationales.

 

M. et Mme Petiet avaient deux fils, Armand Isidore et Gaston Saint-André Bénédicte. Le 7 septembre 1867, ils procédèrent à une donation partage. Armand reçut le château de la Tiffardière, les moulins, etc. ; Gaston, le château de Monmarais avec la métairie du Vieux Moulin, à La Garette. La métairie de La Coulonnerie fut attribuée à ce dernier avec l’agrément des donateurs. D'une contenance de 45 hectares, 72 ares, 94 centiares, elle fut estimée 17 736 F.

Sylvain Petiet décède le 4 mars 1868 à Paris. Son corps sera ramené au château de Monmarais puis inhumé dans la sépulture de la famille de Sainte-Hermine, dans le cimetière de Saint-Liguaire, ainsi que Mme Petiet, qui s’éteindra le 17 septembre 1869 au château de La Tiffardière.

Propriétaire de La Coulonnerie, Gaston Petiet, par un contrat du 16 février 1873, céda en échange celle-ci pour la métairie de La Guinaudière à Sansais, appartenant à Mme Simoneau, veuve du baron François Chabot, et à Mlle Marguerie Chabot, leur fille.

Cet échange comprend :

- les bâtiments, cour, chenevrière, patis et jardin formant la préclôture, d’une superficie d’un hectare neuf ares dix centiares ;

- le champ Niquet, deux hectares, trente centiares ;

- le champ dit « les Dix-huit journaux du Grand Champ des Sablières », cinq hectares quarante-deux ares ;

- le champ dit « les Huit journaux », deux tiers du champ dit « des Acacias », deux hectares soixante-deux ares cinquante-cinq centiares ;

- le champ dit « les Dix journaux 13 » trois cinquièmes de La Niquière, trois hectares dix-huit ares trente et un centiares ;

- le pré dit « les Neuf journaux du pré de La Niquière » deux hectares soixante-trois ares deux centiares ;

- le champ du cimetière, trente-cinq ares quatre-vingt-dix centiares ;

- le champ du tiers de journal du cimetière, dix ares quarante centiares ;

- huit hectares quarante-neuf ares quatre-vingt-seize centiares à prendre dans une pièce appelée « les Quarante journaux du champ de La Prée », qui contient en totalité douze hectares trente-quatre ares vingt centiares ;

- une pièce de terre de trois hectares soixante-deux ares formant partie de celle appelée « les Treize journaux deux tiers de La Prée ».

 

Gaston Petiet fut également maire de Sansais de 1884 à 1886.

Par la suite, les lots 14, 15, 16 et 17 furent divisés en parcelles et vendus. Des chemins seront ouverts : le chemin dit « des Tâches » (allée Pierre-Valaud) et le chemin qui deviendra la nouvelle rue de La Coulonnerie et, à l’ouest, la rue de La Gastinerie.

 

En 1877, les époux Sagot-Ravard font l’acquisition d’une parcelle, construisent un immeuble au n° 22 rue Gabriel Auchier. Puis un nouveau partage entre les descendants Braud-Millet réduira les bâtiments tels qu’ils sont de nos jours. Fernand Braud en sera le propriétaire, puis sa fille, Simone Braud-Berton décédée en 2003.

En 1883, les époux Baptiste Marcou-Savard achètent un terrain, construisent un immeuble au n° 2 de la route de Benet, ouvrent une auberge connue sous le nom de l'Hôtel du Cheval blanc.

Le 26 septembre 1897, ils cèdent, à titre de bail, cet hôtel à M. et Mme François Coirier demeurant à Richebonne de Benet. Cet établissement subsistera jusque vers 1922.

Le 27 février 1931, le conseil municipal de Coulon, sous la présidence de Gabriel Auchier, maire, décide l’acquisition de terrains pour l’édification d’un nouveau groupe scolaire, d’une salle pour œuvres postscolaires et d’une mairie.

Situés lieudit La Niquière, en voici le projet d’acquisition :

De M. Gaston Bouthet des Gennetières, ancien notaire

- 25 ares 70 centiares environ à La Niquière ;

- 9 ares environ à La Niquière.

De M. Léon Sagot, propriétaire

- 17 ares 82 centiares environ, même lieu.

De M. et Mme Fernand Braud-Berton, clerc de notaire 

- 14 ares 92 centiares.

De M. et Mme Lucas-Pouget, propriétaires

- 14 ares 92 centiares.

 

Le 16 mars 1931, une promesse de vente est consentie par les vendeurs au profit de la commune, par-devant Me Auchier, notaire à Coulon, moyennant le prix de huit cents francs l’are.

Le 10 novembre 1932, en présence de M. Burcier, architecte départemental, adjudication des travaux de construction à Calvet et Gaultier, entrepreneurs à Cognac. Coût avec les honoraires de l’architecte et le prix des terrains, total : 1 154 288,81 F. Les pierres de taille proviennent des carrières de Migné des Lourdines. Les travaux commencent le 1er février 1933. Les poêles prévus seront remplacés par un chauffage central posé par Sartorio de Niort.

Le journal L’Ouest-Éclair relate le 26 septembre 1935 : « Coulon – l’étrenne de la nouvelle mairie 14. Mardi à 14 h 30 a lieu le premier mariage célébré dans la nouvelle mairie de Coulon. La gracieuse mariée, Mlle Solange Pétorin et M. Achille Guillemoteau comptaient à peine à eux deux 38 ans. »

 

La construction du groupe scolaire fut l'oeuvre de Gabriel Auchier, notaire et maire de Coulon, Léon Sabourin étant le premier adjoint.

Gabriel Auchier est né à Niort le 25 décembre 1881 et décédé à Coulon le 4 août 1942. Élu conseiller municipal en 1919, il devient maire en 1922, conseiller d’arrondissement en 1926, conseiller général du 2e canton de 1930 à 1937.

La rentrée d'octobre 1935 fit dans les nouvelles classes, se souvient Lucienne Pignoux. Décédée en 2003 à 97 ans, elle fut la première concierge des nouveaux bâtiments et s’occupa en même temps de la cantine scolaire.

  

Donc, à partir de 1850, un nouveau quartier commence à sortir de terre. Une maison d’école libre ouvre en 1899 dans un bâtiment qui jouxtant le pont. De l'autre côté du pont se trouve la maison du péager chargé de percevoir le péage de 1850 à 1862.

Le 29 mars 1903, une plaque fut posée sur cette maison. Elle porte l’inscription suivante :

« La commune de Coulon à Thomas Hippolyte Main, 1777-1860 

Hommage et reconnaissance pour le rachat de ce pont.

Délibération du conseil municipal du 8 octobre 1902 ».

En 1958, en vue de l’élargissement du pont, la maison sera démolie. Brisée, la plaque ne fut jamais remplacée.

   

 La Doue

 

Appelée la Dive lorsque ce cours d’eau cernait par le nord le centre historique de Coulon (aveux de Jean Pellot, 1551, et de Pierre Pellot, 1564). Durant le XVIIe siècle, elle est réduite au carrefour appelé le Pontreau, intersection des rues du Logis, du Marais et du Colombier. L'eau envahissant régulièrement cette partie du bourg, le conseil municipal, en 1811, tente d’y remédier.

Délibération du conseil municipal du 13 may mil huit cent onze : « Nous Jacques Ravard, Jean Bataille, Louis Grelet, François Texier, Jacques Millet, Jean Pouvreau, membres du conseil municipal de la commune de Coulon, le conseil est d’avis que M. le préfet soit invité d’accorder à la commune la somme de quatre-cent-soixante-quinze francs sept centimes et les cent-vingt francs restants pour la réparation du clocher, la susdite somme pour la construction d’un second ponceau dans l’endroit appelé Pontreau pour faciliter l’écoulement des eaux pluviales qui viennent croupir dans le bourg à l’entrée des deux routes de Niort et Benet près le château, attendu que, dans la saison des glaces, on ne peut y passer ny voitures ny chevaux et que, sans un ponceau, on ne peut nullement rétablir le chemin. Quant à l’entretien des chemins vicinaux, le conseil est d’avis de continuer le rétablissement de la route de Coulon à Niort à partir du ponceau construit et se dirigeant sur Niort.

Fait et clos et arrêté le présent procès-verbal les jour, mois et an que dessus. »

 

  

1 - D'après l'abbé Olivier Loth dans « Coulon autrefois » (bulletin  paroissial de mai 1925), la forme Colongia, qui est une altération du mot Colonia, rappelle bien le souvenir d'une colonie. Je crois quant à moi que la Coulonnerie actuelle est un reste de l'ancienne Colongia. Colonie, dérivé de Colonus, a vraisemblablement été transformé par le langage populaire en Coulonnerie.

 

2- plus
Voir

  Aveu Pierre Pellot 

 

 

 

 

 

 

 

3 - Ses armoiries, sous le balét de l'église, sont d'argent à la croix ancrée de gueule, qui est Dubreuil.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

5 - Suzanne de Saint-Gelais Lusignan, décédée le 9 avril 1724 à 68 ans.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

 

 

  

 

 

 

6 - Archives nationales - H 3214.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

 

 

 

 

 

 

7 - Extrait de l'acte passé par-devant Me Faucher le 3 novembre 1844.

 

 

 

 

 

 

 

 

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

8 - Éditions Mame & fils - 1886.

 

 

 

   

 

 

 

 

 

 

9 - Buée (sens oublié aujourd'hui) - grande lessive annuelle.

 

10 - Recueilli par Lisette Morin-Vergnon auprès de sa mère, Mme Vergnon, née en 1900.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

 

11 - À la robe grise tirant sur la couleur fleur de pêcher.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

 

 

 

 

 

 

 

12 - « Souvenir d'un page de l'empereur Napoléon » - 1908.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

 

 

 

 

 

 

 

13 - Un journal est l'équivalent de 30 ares. C'est la superficie qu'un attelage de deux boeufs peut labourer dans une journée (Pierre Gachignard - Dictionnaire du patoi poitevin).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

14 - En 1999, la mairie est transférée place de l'Église dans l'ancienne résidence des notaires, bâtiment construit en 1839 par Me Roy-Bage, notaire, dont le monogramme RB figure sur la grille du parc. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

 

 



 Sources

- Archives nationales H 3214-3215

- Archives départementales des Deux-Sèvres, Fonds Bodet S406, 2.0.875

- Minutes des notaires : 3 E 10090, 3 E 2322, 3 E 7135, 3 E 7066, 3 E 10063, 3 E 2334, 3 E 8019

- Médiathèque régionale de Niort : Dictionnaire historique et généalogique des familles du Poitou  - Henri Beauchet-Filleau, Charles de Chargé

- Journaux La Revue de l’Ouest, Le Mémorial des Deux-Sèvres, L’Ouest ÉclairLe Courrier de l’Ouest.

- Mémoires de la Société historique des Deux-Sèvres : Brouillac Emile, Saint-Liguaire,  Notes du temps passé, 1906.

-  Ernest Vincent, Monographie d’Aiffres, 1910

- Raymond Rousseau, Recherches historiques sur Sansais, 1929 

- Extraits des délibérations du conseil municipal de Coulon


 

 

 

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