1913 – Les fêtes pour oublier les rumeurs de la guerre

Daniel Bourdu (professeur mis à disposition de la Maison des Marais mouillés – Parc interrégional du Marais poitevin) et Jean-Louis Gibaud


Toutes les communautés humaines ont besoin de fêtes pour rassembler la plupart de leurs membres et accueillir éventuellement d’autres participants. À Coulon, dans le cadre de la fête patronale dédiée à la Sainte Trinité, il existait déjà des bachelleries1 au XIVe siècle, mentionnées dans un document, du 7 mars 1393 exactement.

Rappelons que ces fêtes attestées dans tout le Poitou permettaient aux jeunes célibataires d’organiser un rassemblement de jeunesse, pendant une ou plusieurs journées, souvent au mois de mai. Les frais étaient payés par l’élection d’un « roi », parfois secondé d’une « reine », complétés par des taxes en nature (par exemple des gâteaux) ou en argent (quelques pièces de monnaie) prélevées sur les gens mariés et ayant des enfants. La tradition rapporte que le propriétaire du pré Bachelier, route de Malécot, à la sortie du bourg, donnait un gâteau aux jeunes de la paroisse encore au XIXe siècle.

Une fête dans la tradition des « assemblée-balades 2 »

La généralisation de la photographie à la Belle Époque permet de conserver la trace des grands rassemblements d’hier et de rappeler l’une des plus grandes réjouissances populaires de Coulon, lors des fêtes de 1913. Elle se déroulèrent le 22 juin, le jour de l’ouverture de la pêche, grâce à la Société amicale de la jeunesse, fondée en décembre 1898.

Les cavalcades étaient de mise depuis l’inauguration de la passerelle3, en août 1879. Elles étaient l’occasion de nombreuses réjouissances annexes comme des jeux sur l’eau qui se perpétuèrent jusqu’aux années 1970. L’association laïque savait aussi préparer des représentations théâtrales, organiser des bals, des bals masqués… Elle fut même à l’origine des projections cinématographiques plus tard.

La mémoire orale rapporte que les fêtes de 1931 étaient motivées par le désir de la jeunesse d’oublier les rumeurs de guerre en Europe, très oppressantes depuis l’affaire du Maroc en 1905. Tous les jeunes conscrits étaient touchés par l’allongement de la durée du service militaire.

Les chars annoncés par Le Mémorial des Deux Sèvres du 14 juin 1913 sont les suivants : la reine des pêcheurs, la capture de la carpe, le restaurant de la Bonne Friture, le sabot géant, le commerce, la musique, l’aéroplane, le moulin du Petit Chapion, l’automobile, les quatre saisons, les fleurs, le roi Gabrinus, la grande roue… À cette succession de prouesses décoratives « d’une conception originale et d’une exécution parfaite », des animaux de fantaisie Lisette, Martin et Chochotte, étaient « présentés avec leur dresseur ». Quêteurs et quêteuses de charité étaient mobilisés. Le soir, à 9 heures, la retraite aux flambeaux était prévue avant le bal.

Cavalcade, jeux nautiques… en musique !

Le 22 juin 1913, la cavalcade partit donc de la Coulonnerie (tout près de l’actuel groupe scolaire, pas encore construit). En tête, étaient placés les « cavaliers » et « porte-bannières ». Elle parcourut, avec le succès que l’on devine sur ces images, toutes les rues du bourg avant d’arriver à la Sèvre Niortaise où tous les volontaires purent participer aux jeux nautiques habituels comme l’amusant jeu du mat de beaupré malicieusement enduit de savon ou les courses de bateau… et au canard. L’assistance était très nombreuse, puis même des Niortais venaient se mêler aux ruraux plus proches.

Un Coulonnais musicien, Gaston Malvault, avait composé pour la circonstance une chanson que Madame Tardy a confié à la Société de généalogie de Benet pour la publication dans son bulletin annuel.

Retenons les premières paroles :

L’pays Coulonnais est en fête

Comme ça n’arrive qu’une fois tous les ans

Pour une fois j’nous somm’s mis en tête

D’aller à Coulon dans l’char-à-bancs »

 

La « reine » de la fête n’est plus celle des bacheliers du Moyen Âge. Qu’importe, pourvu qu’un peu bousculé on suive la foule dans la grande allée, qu’on aille au restaurant d’la bonne Friture et qu’on s’éloigne, joyeux, plein d’entrain, le cœur grisé par la musique. 

 

 

1 – Cf. la thèse de doctorat de Nicole Pellegrin sur les bachelleries en Centre-Ouest, mémoire de la Société des antiquaires de l’Ouest.

 

 

2 - Le terme le plus souvent utilisé localement est celui de balade. Il existait une balade par commune mais, vers 1900, elle se multiplièrent à l’initiative des cafés comme celui de la Gare ou de la passerelle d’Irleau. Cependant celle de Glandes existait depuis plus longtemps et était le lieu d’affrontement entre les groupes de jeunesse (Coulon-Benet).

 

3 - plus

Voir  page: 

▣ La passerelle de Coulon

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Les festivités du 14 Juillet à Coulon


Extrait du Mémorial des Deux-Sèvres - 18 juillet 1893

Le 14 Juillet a été fêté à Coulon avec joie et un entrain rares.

Si Paris frondeur a cru devoir bouder en ce jour anniversaire de la prise de la Bastille, la province paisible, travailleuse et reconnaissante a voulu, en bonne républicaine, fêter le régime qu'elle aime. C'est ce qu'a fait la population de Coulon, donnant un gage nouveau de son attachement à la République.

Dès la veille, à 7 heures du soir, la cloche sonnait à toute volée et le canon tonnait.

À 9 heures, une retraite aux flambeaux avec le concours de la fanfare coulonnaise, habilement organisée par les soins de M. le maire, parcourait les principales rues suivie d'une foule nombreuse.

Le lendemain dès l’aube, le canon et la cloche se sont de nouveau faits entendre et les drapeaux aux couleurs nationales se hissaient à peu près à toutes les maisons et, par une mesure nouvelle dont on peut féliciter M. le maire, sur le clocher-même de l'église.

Après la distribution du pain aux malheureux qui s'est faite dans la matinée, à une heure de l'après-midi a eu lieu la revue des sapeurs-pompiers dont tout le monde a remarqué la belle tenue, l'allure martiale et la précision des mouvements.

M. le maire, qui avait à ses côtés le conseil municipal, a prononcé, après la revue, l'allocution d'usage.

Aussitôt après a commencé l'exécution des autres parties du programme qu'il serait trop long de détailler ici. Nous devons dire seulement que tous les jeux, divertissements et réjouissances publiques ont été pleinement réussis.

L’exécution de la course aux canards et l'exercice du mât de beaupré ont été contrariés par l'inopportune mais bienfaisante pluie d'orage dont le ciel nous a gratifiés.

Les courses en bateaux et en périssoires menées avec beaucoup d'ardeur et d'adresse ont été fort intéressantes.

Peu de localités sont aussi bien partagées que Coulon avec ses jolis quais pour faire une fête vénitienne. aussi celle-ci a-t-elle été admirablement réussie, le public qui se pressait sur le halage a eu le plaisir d'entendre et d’applaudir notre jeune fanfare, qui ne demande qu'à progresser et dont les morceaux alternaient avec chœurs et chanteurs.

Le feu d’artifice tiré sur un bateau allant et venant entre les deux ponts a produit grand effet ainsi que l'illumination de la passerelle, des monuments publics, de plusieurs maisons particulières et notamment de l'hôtel Central tenu par notre ami M. Louis Mussat.

Nous espérons que cette fête se renouvellera prochainement pour célébrer une victoire républicaine aux élections législatives.

 

Extrait du Mémorial des Deux-Sèvres 1892

Il y a longtemps que les Coulonnais avaient eu une fête aussi belle, aussi variée, aussi complète.

Dès mercredi soir à 7 heures, la cloche sonnait à toute volée, le canon tonnait et à 9 heures une retraite aux flambeaux, organisée par la fanfare de Coulon, partait de la cour de M. Roy 1, parcourait les principales rues, suivie d'une foule compacte d'hommes, de femmes et d'enfants, et retournait au point de départ où de copieux rafraichissements avaient été servis.

Avant de se séparer, au milieu d'une parfaite gaieté, les hommes ont chanté et les musiciens ont joué La Marseillaise, cet hymne français qui fait battre tous les cœurs à l'unisson.

Le jour de la fête, à 5 heures du matin, la cloche se mettait de nouveau en branle, le canon commençait ses détonations et les drapeaux se hissaient aux édifices publics et à de nombreuses maisons particulières.

À ce moment, un temps couvert et une pluie fine qui commençait à tomber menaçaient d'assombrir les nombreux et patriotes divertissements de la journée.

Heureusement que le mauvais temps n'a pas persisté et a permis à toutes les parties du programme de se réaliser.

Donc à 1 heure de l'après-midi, revue de pompiers par M. l'adjoint, assisté de la majorité du conseil municipal.

À 2 heures, jeux divers, couses à pied, mât de cocagne, etc.

À 3 heures, courses en bateaux par les hommes d'abord et ensuite par les femmes entre le pont et la passerelle.

À 5 heures, un banquet de 50 couverts, installé sur la place du champ de foire sous la tente de M. Bebien, aubergiste, auquel tous les convives ont adressé des remerciements pour la beauté et l'ampleur de la décoration de la salle, pour l'énorme et magnifique bouquet de fleurs naturelles aux couleurs nationales que la petite-fille de M. Bebien, costumée en blanc, a eu l'amabilité d’offrir à M. Roy, adjoint et président du banquet, et pour les cocardes tricolores remises à chaque membre du banquet avec gracieuseté toute française.

Il va sans dire que le menu du diner était à l'avenant, aussi tout le monde était émerveillé et manifestait hautement sa satisfaction.

Au dessert et sur l'invitation pressante de M. le président du banquet, M. l'instituteur public de Coulon a prononcé une allocution en prenant pour texte  les opprimés de la Révolution française, la fraternité suisse et les conséquences de la désunion, allocution qui a été fort applaudie.

Avant de donner la parole aux chanteurs, M. le président a remercié chaleureusement les citoyens qui ont bien voulu lui faire l'honneur de l'assister à ce banquet fraternel et vraiment empreint du plus pur républicanisme et exprimé le désir d'être encore plus nombreux l'année prochaine.

Les paroles de M. Roy ont été couvertes d’applaudissements et les cris de « vive la République, vive M. le maire de Coulon » ont été déclarés de toute part. 

 

Il était 8 heures quand on sortait du banquet pour aller admirer l'illumination des édifices publics et de plusieurs maisons particulières dont les habitants avaient rivalisé de goût et de profusion.

Ensuite toute la population de Coulon, pour ainsi dire, et de nombreux habitants des communes voisines prenaient place sur les deux rives du canal pour assister à la fête vénitienne et admirer un superbe feu d’artifice.

Sur un grand bateau était placé un magnifique pavillon chinois éclairé a giorno. Ce pavillon, cette sorte de pagode indienne qui avait nécessité un travail de quatre jours à plusieurs représentait, comme à travers les verres d'une lanterne magique, le président de la République, l'empereur de Russie, les figures allégoriques de l'Alsace et de la Lorraine, du colonel Denfert-Rochereau et de nombreux hommes illustres dont les noms sont dus à la France républicaine. Tout était d'un aspect grandiose et vraiment féerique. À l'intérieur du pavillon avait pris place la municipalité, des chanteurs et des chanteuses au nombre de cinquante au moins.

Cette marche triomphale en bateau suivie d'un autre, illuminé aussi, contenant la musique et, de chaque côté, d'autres bateaux étaient en surveillance en cas d'incendie ou d'accidents. Puis venaient de nombreux petits bateaux pavoisés et éclairés aux lanternes vénitiennes.

On estime à plus de deux mille les personnes qui suivaient le long des quais.

À 10 heures et demie, le feu d'artifice conduit par M. Richard prenait fin et la jeunesse se dirigeait en toute hâte vers les deux bals publics et gratuits où l'on dansait encore à deux heures du matin.

Honneur et remerciements à M. l'adjoint, MM. Grelard, Richard, Brun, Fradin et  à tous les autres organisateurs de cette fête inoubliable pour le Coulonnais et les Coulonnaises. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1 -  Ernest Riffault maire étant décédé,  Léandre Roy adjoint occupe la fonction jusqu'à son élection le 18 juillet 1892.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

 

 

 

 


1880 - La fête de la passerelle

Le Mémorial des Deux-Sèvres - 14 aout 1880


Voici le programme de la fête de Coulon qui aura lieu le dimanche 22 aout 1880.

À midi et demie, grande cavalcade représentant l'entrée du roi d'Yvetot et de sa cour avec char nautique.

À 2 heures, jeux du tourniquet, courses d'aveugles, courses des hommes, des enfants, courses spéciales pour les femmes.

À 4 heures, lutte de vitesse en bateau, lutte de natation, chasse aux canards.

Trois primes aux bateaux les mieux ornés et pavoisés.

À 7 h et demie, illumination de la passerelle, grand feu d'artifice, retraite aux flambeaux, bal après la fête.

 

Le Mémorial des Deux-Sèvres - 14 aout 1880

La fête champêtre du 22 aout à Coulon dont vous avez bien voulu le programme a été vraiment magnifique.

À 11 heures, la fanfare de Coulon est allée à un kilomètre sur la Sèvre au-devant d'une députation de jeunes gens et de demoiselles envoyés par la commune du Vanneau.

Rien de mieux orné, de mieux enguirlandé que le grand bateau monté par cette élégante jeunesse. Une foule considérable s'est avancée sur le port pour recevoir dignement de si nombreux et si aimables hôtes.

Toutes les voix se sont jointes à la fanfare pour entonner La Marseillaise et cette union de tous les cœurs dans cette hymne patriotique a causé une émotion difficile à décrire. Avant de descendre à terre, un des députés a pris la parole et en quelques mots bien sentis il a exprimé avec quel élan les patriotes du Vanneau avaient décidé de venir prendre part à la fête organisée par leurs frères de Coulon.

Ces quelques paroles ont trouvé un écho dans tous les cœurs, à en juger par les applaudissements qu'elles ont soulevés.

Peu après a paru la cavalcade : le roi d'Yvetot figurait bien sûr sur son âne, avec ses gardes en gris sabots et en bonnet de coton bleu. On admirait les riches costumes de ses seigneurs de la suite. Puis venait Bacchus, qui, la bouteille à la main a parfaitement joué son rôle sur son grand tonneau.

Avant le char de la musique venait celui de la charité. Il contenait une vingtaine de mignonnes fillettes habillées de blanc et munies d'une petite bourse qu'elles tendaient aux spectateurs ; leurs appels à la charité.

Leurs cris, « pour les pauvres ! pour les pauvres ! » ont été entendus. Elles ont recueilli une somme assez ronde que M. le maire a été chargé d'employer.

Une foule considérable a fait cortège à cette cavalcade si bien réussie. Pourtant le roi d'Yvetot n'a pas eu lieu d'être satisfait des cris « À bas le roi ! » poussés par la foule des gamins qui l'entouraient.

Aussi au moment de rentrer dans son palais, Sa Majesté a réclamé le silence et d'une voix forte s'est écrié : « Puisqu'on ne veut plus de roi et que je ne veux pas gouverner par la force, je dépose mon spectre et ma couronne et vous engage à répéter avec moi. « Vive la République ! » Ce conseil a été bien servi et applaudi.

Puis ont commencé les jeux : le course des femmes a réjoui au suprême degré tous les spectateurs. On a même remarqué une de ces agiles lutteuses suivant de très près le cavalier qui, au grand trot, faisait faire place devant elle.

La lutte de vitesse en bateau, la chasse aux canards ont également passionné de nombreux spectateurs. Pour les primes aux bateaux pavoisés, la commission n'a pas été embarrassée.

Celui qui avait amené la députation du Vanneau l'emportait beaucoup ; il a eu le premier prix. Le bateau de l'école communale a eu le second.

Pendant ces jeux, la fanfare a exécuté sur l'eau de nombreux morceaux qui ont été très applaudis.

À la nuit, le coup d'oeil était vraiment féerique, la passerelle était ruisselante de lumières.

La rivière était couverte de bateaux pavoisés et illuminés qui la parcouraient en tout sens. La fanfare jouait, une foule immense chantait sur les deux rives. Un brillant feu d'artifice a arraché à tous les exclamations les plus bruyantes et expressives si bien que, lorsque la musique a joué la retraite, chacun a regretté que ce fût déjà fini.

De pareilles fêtes sont des liens de fraternité, elles font grand bien à la République.

 

 

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▣ La passerelle de Coulon

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


1896 - L'ouverture de la pêche


L'ouverture de la pêche avait été fixée au dimanche 21 juin.

depuis une huitaine, notre marais privilégié et plus spécialement les Coulonnais attendaient avec impatience l'arrivée de ce jour qui devait être pour eux une fête en même temps qu'une distraction. Les filets avaient été préparés à l'avance, les lignes remises à neuf étaient toutes disposées à fournir une ample provision de poissons. De plus la température elle-même semblait vouloir favoriser nos pêcheurs.

Le temps qui jusque là s'était montré pluvieux changea subitement ; le vent emporta les derniers nuages vers le nord et le ciel apparut de nouveau avec toute sa sérénité.

Dès 4 heures du matin, la rivière était sillonnée de bateaux encombrés par des curieux qui étaient venus assister à la levée des filets qu'on avait eu soin de jeter dès la veille. la pêche était réellement bonne : les carpes, les brochets n'étaient pas à dédaigner ; quant au menu fretin, bien cuit et bien assaisonné, je crois qu'il aura fourni une excellente friture.

M. Geay, avec sa prévenance habituelle, avait bien voulu mettre à la disposition du public un service d'omnibus faisant continuellement la navette de Niort à Coulon.

Dès 5 heures, arrivée du tramway, plus de trente personnes descendent. Toutes prennent la direction de la rivière. Les unes restent au bord de la Sèvre, d'autres s'enfoncent dans les marais et pêchent sur le bord des conches.

C'est réellement un plaisir de voir tous ces pêcheurs côte à côte, la ligne à la main, tendre aux poissons l'hameçon ou le ver qu'ils ne mordent qu'à regret. Du reste, peu à peu, le nombre de promeneurs ne fait qu'augmenter, les voitures débouchent à tous les coins de rue, les bateaux venus de Niort, bien aménagés et bien décorés descendent tranquillement le long de la Sèvre.

À 11 heures, la chaleur est accablante. Les pêcheurs et les pêcheuses, bien fatigués, abandonnent la rivière. Les uns s'étendent sur l'herbe et mangent avec appétit la collation qu'ils ont apportée dans leurs paniers à provisions. D'autres se dirigent vers les hôtels où le personnel avait été doublé pour leur préparer un des repas les plus copieux.

Après un bon déjeuner bien arrosé la pêche reprend de plus belle.

Le soir, l’entrain est général : on rit, on chante. Peu à peu les bateaux sont démarrés, les voitures partent au grand trot et vers 10 heures nos derniers visiteurs nous quittent en entonnant La Marseillaise et le refrain des Montagnards.

En somme, bonne journée pour tout le monde. Espérons que tous les dimanches nous aurons le plaisir de recevoir nos amis. Nous leur offrons pour le même prix une bonne table, d'excellents mets et nos meilleurs vins, le tout assaisonné d'un bon brin de gaieté française.