La Garette   🔍  

Michel Toussaint

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 À la découverte de l'architecture de la Garette -  réalisé par  le Parc naturel du Marais poitevin



Selon Philippe Tardy : 

Le nom La Garette viendrait de « guéret », terre labourée non ensemencée et aussi, par extension, jachère.

 

Dans Origine des noms de villes et villages de Vendée - Jean-Marie Cassagne et Mariola Korsak - Éd. Jean-Michel Bordessoules - 2003

On appelait en ancien français garette, un guéret, le terme était autrefois synonyme de labour.

le terme vient du vieux verbe « guéreter » (= labourer) issu du latin vervactum (= jachère).

C'est à proximité d'un tel guéret que se sont édifiées les premières maisons du hameau originel.

Signalons que quelques étymologistes ont vu dans le toponyme une racine pré indo-européenne kar ou gar signifiant rocher, pierre.

  

M. Berny-Tarente propose une autre version :

Il ratache le nom « garette » à l'ancien mot « gare »  qui était jadis employé bien avant les gares ferroviaires.

Dans un  Larousse de 1950, on peut lire : gare - lieu où se garent les bateaux, les navires sur les cours d'eau, les canaux, etc. Or par la Garette, aux marches de la Saintonge, passaient beaucoup de marchandises, dont le chêne merrain destiné à fabriquer les douves de tonneaux, et du bois de châtaignier pour les cercles de tonneaux. Ces fûts étaient destinés à la production de vin mais aussi au transport d' eau douce pour le port militaire de Rochefort. Les militaires et les tonneliers ont dû faire pression pour la construction du premier port de la Garette.

 

Notons qu'en poitevin, langue parlée dans le marais, le mot garéte désigne toujours une terre en guéret.

Voir  Dictionnaire du poitevin saintongeais - Vianney Piveteau et Freddy Bossy, Jean-Jacques Chevrier, Michel Gautier, Éric Novak, jean-Loïc Le Quellec - Geste Éd. - 1996

 

Rue de la Gravée :  vient de grave, gravis - je grimpe, je monte sur le tertre. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

 


Crédit photo : Joël Caniot
Crédit photo : Joël Caniot

La commune de Sansais a été associée à celle de Coulon du 1er  mars 1973 au 1er janvier 1981.

Le beau village-rue de la Garette fait partie de la commune de Sansais.

En 2013 la commune de Sansais comptait 756 habitants dont 180 pour la Garette.

  

La Garette n'est pas un port de pêche. C'est un port fermier, un port terrien.

Là, ni phares, ni balises, ni horizon des mers, ni marées. Là un seul et long chemin d'eau. Coulant au bas des fermes, il traverse le village où ne mouillent ni voiliers, ni trois-mâts comme le rêvait François en rêvant du Pérou.

Non, ici ne reposent au pied des charrettes que de lourds bateaux à vaches, à foin et à fagots, ou ceux aussi plus fins pour qui chasse le canard, caché dans les roseaux.

Ici, en haut des fermes, la plaine vient s'achever avec la terre. En bas, côté soleil couchant – et jusqu'aux  plus grandes profondeurs de la nuit – commence un immense pays, placé sous le règne de l'eau.

 

Extrait de Siméons du Marais - Pierre Gurgand et André Pignoux - Éd. du Quéré - 1989 

La rue principale des Gravées est parallèle à la conche qui dessert toutes les maisons.

Les maisons sont donc disposées entre rue et canal. La partie habitation des maraichins était tournée sur la rue et l'étable donnait sur le canal. Le foin était stocké au-dessus de l'étable.

La colline du tertre qui s'élève à 31 mètres d'altitude s'étire tout le long de la rue ; quelques maisons s'appuient sur la colline. Toutes les habitations ont un droit d'accès au canal par de petites ruelles qui débouchent sur une cale (port privé) ou sont stockés les bateaux.

Outre ces petits ports privés, il y a à la Garette deux ports importants :

- Le port Jaguin

- le Grand port

Jadis le trafic à la Garette était important. Jusqu'au milieu du XIXe siècle le Grand port jouait un rôle important pour le transit de marchandises entre la Gâtine et la Saintonge.

Tous les maraichins ont une barque.

Jusqu'au début des année 1960, le batea reste l’auxiliaire indispensable du maraichin et son principal moyen de transport.

Déplacement du bétail, rentrée des récoltes, collecte des bidons de lait, tournées des commerçants ambulants, pêche, chasse : de 9 à 22 pieds, à chaque activité son type de barque 2.

 

La barque était si indispensable à la vie maraichine qu'à la fin du XIXe siècle un 13 pieds faisait partie de la dot des jeunes ménages d'agriculteurs. La construction de passerelles et l'ouverture de chemins carrossables desservant la plupart des parcelles ont peu à peu contribué à faire perdre au batea ses fonctions primordiales, avant que la batellerie touristique ne prenne le relai.

 

La vie à la Garette - fin du XIXe siècle 

Après la crise du phylloxera, qui détruisit les vignes à partir de 1875, l'élevage se développe.

La plupart des habitants possèdent quelques vaches et génisses, une jument et quelques chèvres. On vit beaucoup en autarcie.

La pêche apporte un important secours - pour se nourrir ou pour vendre.

Les habitants fabriquent des sabots, en aulne principalement, pour les vendre.

Les terrées 3 très nombreuses sont plantées de frênes têtards, taillés tous les cinq ans, qui fournissent un bois très apprécié.

 

Le peuplier 4 fournit lui aussi un revenu intéressant. 

 

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Voir aussi page : 

 Patrimoine - Le pont de la Garette

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1 - Voir
▣ origine du nom 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

2 - Voir article 

▣ les barques

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

 

 

 

 

  

 

3 - Longues buttes artificielles caractéristiques du paysage du Marais poitevin. Elles sont le résultat des extractions effectuées pour l'aménagement des canaux. 

 

4 - Voir Faune et flore - Le peuplier