Le Mardi gras  


 

Après les réjouissances traditionnelles du Mardi gras, communes à nombre de régions, il se pratiquait à Coulon, et non dans les bourgs voisins, un divertissement particulier dont l’origine, le sens et le mythe paraissent avoir retenu l’attention, toutefois peu marquée, sous le titre « déguisements, quêtes et mascarades », et sous le terme « barbouillage ».

 

Le soir du Mardi gras, on voyait, vers la tombée de la nuit, des jeunes gens de 16 à 20 ans environ, masqués et revêtus d’une longue chemise blanche leur descendant jusqu’aux talons, se répandre dans les rues du bourg, avec comme attirail, chacun un pot de chambre et son accessoire, le petit balai. Le récipient contenait un mélange à peine liquide de vin rouge, de boudin écrasé, de pain ramolli, parfois de farine,  etc. ce qui faisait un magma particulièrement peu appétissant !

  

La farce – si farce il y avait – consistait dans la poursuite des jeunes filles et des femmes hasardées dans les rues, sans protection, pour tenter, après les efforts nécessaires, de leur badigeonner la face. Je me rappelle que lorsque l’on voyait surgir des ruelles et des rues ces « masques » bien spéciaux, les spectateurs , sur le pas des portes, criaient : « les pots de chambre ! les pots de chambre ! » et de rentrer chez eux bien entendu.

  

 

Parfois même, à défaut de jeunes femmes dans les rues, les exécutants cherchaient à remplir leur peu délicat office en se hasardant dans les maisons, ce qui n’allait pas sans quelque tapage.