De nouveau des conflits avec le même adversaire amènent les mêmes calamités qu'en 14-18 : des morts, de nombreux prisonniers, des réfugiés par centaines de mille. Les Allemands sont à Coulon. Ils mangent dans les restaurants – disons plutôt qu'ils ingurgitent de gigantesques omelettes. Ils font des promenades en bateaux mais Alphonse Clochard, le célèbre Amiral commandant de la flotte des conches, se retire, ne voulant pas promener les occupants.

Pendant les quatre années d'occupation, les Coulonnais s'adaptent, s'organisent. Le système D est roi. Le tabac se cultive dans les jardins. La ficelle de sisal des lieuses est remplacée par des fils de fer. Il y a pénurie de tout ; on envoie des colis aux cousins des villes.

Les réfugiés venus des Ardennes s'adaptent au pays. Les jeunes des classes 40, 41 et 42 sont appelés à travailler dans les usines allemandes et de nombreux départs ont lieu sous la menace de représailles sur les familles en cas de refus. Parmi les groupes de réfractaires qui se forment, quelques-uns se procurent des armes. Les sabotages sont nombreux et suivis de représailles. Vers avril 1944 à Irleau, c'est ainsi que sont arrêtés huit garçons, dont deux Coulonnais, les frères Doré. Ils seront tous fusillés à Biard début mai 1944.

En 1945, les Allemands ayant enfin quitté la région, les prisonniers reviennent et les Américains, les Russes, les anglais, les Français découvrent avec stupeur et horreur les camps de concentration.

 

À Coulon, la vie normale reprendra et la dernière moitié du XXe siècle sera dominée par l'activité touristique.

 

 

 

 

 

 

 plus

Lire : La Résistance en Deux-Sèvres - Jean-Marie Pouplain et Michel Chaumet - Geste Éditions

 

 

 

 


Coulon —  1939-1945

Quelques faits qui se sont déroulés de 1939 à 1945, recueillis dans la presse et documents divers 

Jean-Louis Gibaud


Hiver 1938 - 1939

Cet hiver est très rigoureux. Les noyers gèlent, les cyprès du cimetière de Coulon ne résistent pas au froid. Les anciens gardent le souvenir de l'hiver 1893-1894 où, sur la Sèvre gelée, les Coulonnais pouvaient jouer aux boules ou rentrer du bois de chauffage sur de petites charrettes à bras.


2 septembre 1939 : déclaration de la guerre
 

 

Année 1940 

Janvier  :
Froid intense. On relève – 10 °C
 

Avril
Le 23 avril nous apprenons avec plaisir que la douzième tranche de la Loterie nationale sera tirée à Niort le samedi 22 juin. Elle portera le nom de « Tranche du Marais Poitevin ». Cela sera une belle propagande pour notre incomparable région touristique.
 

Mai 
L’exode

Les populations des Ardennes et du Nord se sauvent devant l’avancée allemande.

Rue de l’Église à Coulon, le garage Masson organise une distribution de quelques litres d’essence pour permettre à ces personnes de poursuivre leur route. Certains seront logés par les habitants  pour une nuit ou deux.

Une famille du Nord, les Dorchies, originaires de Marcq-en-Baroeul, trouvera un refuge pour une partie de la guerre chez Louise Baribeau  et son mari Victor Sagot, place  de l’Église, actuel immeuble du Crédit agricole. Le 11 juin 1941, un garçon prénommé Philippe voit le jour. Louise en sera la marraine et lèguera à son filleul un bâtiment avec un jardin situés au lieudit le Pré des Marais.

La venue de 500 à 600 réfugiés est annoncée pour la commune de Coulon. L’hôpital de Charleville se replie à Coulon et s’installe dans le groupe scolaire. L’école des garçons est déplacée dans une maison sise au 14 rue du Marais. Quant aux filles, elles iront en classe dans l’ancienne école libre jouxtant le pont.

Les familles des réfugiés ardennais trouveront refuge chez l’habitant et la solidarité s’organise : les Coulonnais donnent meubles, lits garnis, linge etc.

Toujours en mai 1940, le conseil municipal décide que l’enlèvement des cyprès du cimetière sera effectué par  M. Manuel Mora, ouvrier bûcheron à Coulon. Les conditions seront les suivantes : la totalité des fagots à provenir desdits cyprès ainsi que la moitié du volume total  des rondins lui  seront attribués à titre de rémunération. L’autre moitié des rondins sera réservée à la commune.

Au mois d’aout, le conseil municipal, considérant que l’enlèvement des cyprès a été fait de la manière la plus satisfaisante, décide l’à l’unanimité d’accorder une gratification de mille francs  à M. Mora.

Le volume des  rondins de cyprès constituant la part de la commune est évalué à 15 stères et sera utilisé pour le chauffage des classes. Tout le temps de la guerre, des poêles remplaceront le chauffage central.

Le 24 mai, le médecin-chef  de l’hôpital de Charleville évacué à Coulon demande le prêt d’un phonographe avec disques pour ses malades.

Le 26 mai, le docteur Humbert, de Sedan, ancien interne des hôpitaux de Paris, médecin-chef de l’hôpital de Coulon, est installé dans le bourg en remplacement du docteur Forget, mobilisé.

Des consultations ont lieu tous les jours à 13 heures  (tél. 17).

 

Juin 

Arrivée et installation du cirque Fanni. Le directeur, M. Fanni, propose d’emmener dans une carriole tirée par un cheval les élèves de Coulon pour passer le certificat d’études primaires. Mais avec l’arrivée des allemands, le 22 juin, la session du deuxième canton de Niort est remise à une date ultérieure.

 

Juillet-aout

En juillet, les épreuves du certificat concernant le deuxième canton se déroulent à Niort.

Les 2 et 3 aout, le journal Le Mémorial  des Deux-Sèvres annonce les résultats.

Sont reçus pour les garçons :
 Jean Benoist, Jean Bergui, André Boutin, André Cramois, Jacques Chabot, André Coirier, Lucien Czubaty, Albert Girardeau, Maurice Jubien, Pierre Rambaud, Louis Ravard, Marcel Riffaud.

Pour les filles :
 Annette Baubriau, Gisèle Bartel, Claudette Boutin, Micheline Buffeteau, Huguette Charles, Renée Deborde, Odette Desmier, Anne-Marie Géant, Camille Morin

 

Novembre 

Annonce :  À Sansais – Le cirque Fanni

Dimanche 3 novembre  - 21 heures - Une soirée à grand spectacle sera donnée à Sansais par le cirque Fanni avec le concours d’une vingtaine d’artistes : acrobates, jongleurs, écuyers, clowns etc.

18 novembre : violente tempête, le marais est submergé.

17 novembre : vers la constitution d’une société sportive

Samedi a eu lieu dans une des salles de l’école des garçons une réunion préparatoire afin de constituer une société sportive. 23 jeunes gens étaient présents ainsi que deux conseillers municipaux : MM. Léon Ravard et Paul Lacroix .

  1. Rouger, au cours d’une allocution fort goûtée, parla du sport et de la jeunesse. Il sut communiquer sa foi à son auditoire tant et si bien que tous, unanimement, donnèrent immédiatement leur adhésion. Puis M .Cornuault, sportif consommé par 20 années d’expérience, donna aux jeunes les conseils indispensables à leur formation.
  2. Marcel Gagnepain tenait la fonction de secrétaire de séance. À l’issue de cette réunion, le bureau provisoire fut ainsi constitué :
    président : M. Rouger. Membres : MM. M. Masson, F. Braud, Cornuault, L. Ravard, A. Liège, R. Babin, Gallégo et Marcel Gagnepain.

Un terrain d’entrainement a été mis à la disposition de la jeunesse par M. Alfred Brunet. Il est situé avant la laiterie, emplacement actuel de la maison Frère, rue André-Cramois.

 

Décembre

La Société coopérative de panification

Le dimanche 18 décembre à Coulon, a eu lieu la réunion générale annuelle de fin d’exercice.

  1. Léon Point la présidait, entouré de la plus grande partie des membres du bureau, M. Eugène Benoist remplissant la fonction de secrétaire de séance.

À l’ouverture de la séance, M. Point fait part à l’assemblée que les sociétaires se trouvent ainsi réunis pour la 59e fois, la société ayant été fondée en 1881 et n’ayant jamais cessé de fonctionner depuis.

Après avoir passé brièvement en revue les opérations effectuées au cour de l’année sociale, M. Point donne lecture des résultats obtenus. Puis un débat s’engage sur divers sujets ayant tous trait au fonctionnement de la société.

Prennent successivement la parole MM. Largeau, Ravard et Dazelle. MM. Point et Berland, comptables, donnent à la satisfaction de tous les explications demandées.  Note sera prise d’une suggestion de M. Charles Morice, relative aux nouvelles dispositions concernant le régime des sociétés.

  1. Point cède alors la place à Louis Morisseau, doyen d’âge de la société, afin qu’il soit procédé au renouvellement du conseil d’administration.
    Sont élus :
    MM. Point, Ravard, Largeau, Benoist, Caillebault, Mamoux, Cougnon, Dazelle et Tavard.

Des chiffres qui ont été publiés au cours de la réunion, nous extrayons les données suivantes :

Farine consommée au cours de l’exercice : 80 984 kg dont 80 330,500 kg on été employés à la panification  et ont fourni 107 582,500 kg de pain soit un rendement de 132,844 % de farine, rendement sensiblement inférieur à celui de 1939 qui était de 135,334 %.

Le prix moyen de la farine au cours de l’année a été sensiblement le même qu’au cours du dernier exercice. Il ressort à 289,96 francs le quintal.

Pour 100 kg, le prix moyen du pain a été en très légère augmentation, soit 2,80 francs le kilogramme  au lieu de 2,71 francs.

En résumé, la situation de la société est des plus florissantes puisque depuis le 1er janvier on a enregistré la venue de plusieurs nouveaux sociétaires et ce malgré les événements. Il est aussi noté que l’actif social est en hausse sensible.

Fondée en 1881, la panification de la Passerelle, cessera son activité vers 1960. Au moment de la guerre, M. Siméon Moreau, décédé en 1947, était le porteur avec une carriole et un cheval. Le dernier boulanger était M. Joseph Alletru.

 

Lundi 2 décembre

Vers 16 heures, un commencement d’incendie a éclaté au domicile de M. Boutet, négociant, actuellement prisonnier en Suisse. Grâce à la promptitude des secours, pompier et population, le feu a été rapidement éteint.

  1. M. et Mme Boutet demeuraient alors rue du Petit-Logis, ancienne maison Crochon, puis ils demeureront ensuite au 14 de la rue du Marais.

 

Année 1940 - Mairie de Coulon – État civil

57 décès dont 26 provenant de l’hôpital de Charleville replié dans la commune de mai à septembre 1940.

 

Année 1941 

Février 

Acte de probité : le 2 février 1941, M. Fanni trouve une somme d’argent importante qu’il remet à son propriétaire. Dans le journal, photo des enfants, deux filles et un garçon.

 

Avril 

Le 5 avril, un beau geste de nos réfugiés. Ils offrent une palme pour être déposée au monument aux morts.

 

Novembre 

Le 26 novembre, il est fait part du décès à Niort,  20 rue de Ribray, de M. Gaston Bouthet des Gennetières, âgé de 74 ans. Il sera  inhumé au cimetière de Frontenay-Rohan-Rohan.

Il était le propriétaire de la Gastinerie.

 

Année 1942 

Janvier 

Gelée importante dans le Marais Poitevin : Une vague de froid sévit. Des températures de -10 °C sont relevées le 12 janvier.

 

Février 

Meunerie clandestine à Coulon. 

Meunier, fermier au Mazureau, possédait un concasseur pour broyer du blé. La farine obtenue clandestinement était livrée à des consommateurs pour augmenter leur propre ration de pain.

Le trafic a fini par être découvert et son auteur, chez qui la gendarmerie de Niort trouve près de 4 tonnes de farine, va être poursuivi.

Terrain  de sport : Le conseil municipal décide de louer à Mme Faribaud, propriétaire de La Grange, un terrain qui est  le terrain de sport actuel.

 

Mars 

Décès de M. Marcel Fabien.

Aux écluses de la Sotterie, la nuit, au cours d’une partie de pêche à l’épervier, M. Fabien est entraîné dans l’eau par son engin de pêche. Son compagnon rentre chez lui sans donner l’alerte. On trouvera le corps du malheureux le lendemain matin. Cultivateur et laitier en bateau aux Petits Avis, il était père de deux filles.

 

Juillet

Le 3 juillet, à la galerie Aubert, exposition de Mme Colin-Lefrancq 1, peintre de notre marais.

Le 18 juillet, exposition de Pierre Dillé, peintre orientaliste, né à Coulon le 23 juillet 1901, 22 rue Gabriel-Auchier.

Depuis le début de la guerre, les rations de pain se sont catégorisées :

Enfants : 100 g ;
J1 à 200 g ;
J2 à 275 g ;
J3 T. 325 g au quotidien.

 

Aout 

Le 5 aout, décès de Me Gabriel Auchier, notaire et maire de Coulon depuis le décès de M. Albert Riffaud en 1922.

  1. Léon Sabourin, premier adjoint, prendra la fonction de maire jusqu’au 25 janvier 1944.
  2. Remplacé par André Chatelet, il sera à nouveau maire de Coulon.

 

Septembre

Le dimanche  21 septembre, 900 petits Ivryens (Ivry-sur-Seine), rassemblés à la gare de Niort, prennent un train spécial qui les ramène dans la région parisienne. Un groupe de secouristes de la Croix rouge a surveillé la distribution d’un bouillon et aidé à l’embarquement.

 

Octobre

Le 13 octobre à Coulon, un ouvrier de la scierie Dejoux, Raymond Souchet, 40 ans, marié et père de trois enfants a une jambe prise par une bille de bois et le câble d’acier d’un treuil. Avant qu’on ait pu arrêter le moteur, le membre a été sectionné à hauteur des genoux. Le malheureux ouvrier a été transporté à l’hôpital de Niort.

 

Décembre

Décès de M. Henri Lucas, président de l’amicale. Au cours d’une permission, M. Lucas traverse des animaux dans un marais, conche Château. Au retour, il tombe dans la Sèvre et se noie. C’était le fils de M. et Mme Pascal Lucas. Sa mère, Élise Lucas lèguera à la commune de Coulon sa maison de Prépelot.

 

1942-1943 : Hiver très rigoureux

 

Année 1943 

Mars -  Parution - André Savariau - Visages et paysages du marais.

 

Avril 1943   - À la galerie Aubert, exposition de Mme Colin-Lefrancq 1.

 

Le 9 novembre 1943, les employés de la laiterie coopérative de Coulon sont en grève. Ils demandent une augmentation de salaire.

 

Septembre  
Réquisition des peupliers.

Le maire de Sansais nous communique la note suivante : « En vertu d’un arrêté du ministre de l’Agriculture du 3 septembre 1943, tous les peupliers situés sur la commune de Sansais et mesurant plus de deux mètres de circonférence deviennent la propriété de l’État. »

Pour que cette prise de possession devienne effective les arbres désignés doivent être martelés et numérotés par le service forestier.  

 

(M. Célestin Cramois, seul représentant des propriétaires auprès des commissions intéressées)

 

Année 1944 

 

 Mars

Coulon – municipalité - rectificatif

Une inexactitude s’est glissée dans la note publiée par nous, relativement à la constitution de la nouvelle municipalité. Nous rétablissons la vérité comme suit : ce n’est pas M. Ravard qui a pris la mairie au décès  de M. Auchier le 4 aout 1942, mais M. Léon Sabourin qui était alors premier adjoint au maire. Celui-ci a conservé ses fonctions jusqu’au 25 janvier 1944, date à laquelle M. Chatelet a été nommé maire.

 

Mai 

Le 30 mai, à la galerie Aubert de  Niort, vernissage de l’exposition de Mme Colin-Lefrancq.

 

Juin

Le 20 juin  1944, à Coulon, pour remercier M. Rouget, directeur des écoles, un groupe d’élèves formé par les dénommés Pignoux, Porcher, Charriau, Grignon, Boutet, Barbotin, Champeau, Albert et Souchet  ont  appris plusieurs pièces et saynètes. La représentation donnée devant leurs camarades a été suivie d’une quête qui a permis de récolter une somme de 100 francs au profit des prisonniers.

 

Aout 

Le 20 aout, Le Courrier de l’Ouest remplace Le Petit Courrier.

Le 29 aout, les Allemands quittent Niort.

 

Septembre

Le 6 septembre, la population fêtait la libération du département.

Les 9 et 10 septembre parait le premier numéro de La Nouvelle République. Le Mémorial des Deux-Sèvres, adepte de la collaboration cesse sa parution.

 

Octobre 

Le 3 octobre, La Cocarde, organe officiel FFI,  parait en supplément de La Nouvelle République. À noter cet article : C’était le 24 août 1944, maquis des Courolles et Benet. Capitaine Brunet.

Le 26 octobre, obsèques à Coulon, des frères Camille et Michel Doré 2, victimes de la barbarie allemande. M. l’abbé Dupont officiait. Au cimetière, des allocutions émouvantes furent prononcées par M. Sabourin, maire,  MM. Rouget et Pentecouteau, instituteurs, ce dernier commandant les FFI de Coulon.

 

À noter également  la participation active de Mlle Lisette Vergnon dans la Résistance.

 

Novembre

Les victimes de la barbarie allemande :

Le 4 juillet 1944 

Camille Doré, réfractaire, 22 ans, d’Irleau, fusillé à Biard près de Poitiers.

Michel Doré, réfractaire, 22 ans, d’Irleau, fusillé à Biard près de Poitiers.

Domicile des parents adoptifs à Coulon. Les frères Doré sont inscrits sur les monuments aux morts de Coulon et du Vanneau.  Ils sont inhumés au cimetière de Coulon où une rue porte leur nom.

Louis Jourdain, réfractaire, 21 ans, Le Vanneau, recherché et tué par la police française au moment de son passage à Gourmay.

Léon Jean, communiste, 54 ans, d’Irleau, arrêté comme communiste et fusillé à Niort.

2 novembre 1944 : une jeune fille de 22 ans, Carmen Migault,  commandait le maquis.

 

Année 1945 

Janvier

Le 4 janvier  1945 – Biens sous séquestre de Pierre Charles Perrier, négociant en vin sur les quais, accusé de collaboration et d’avoir dénoncé diverses personnes de Niort à la Feld-Gendarmerie. Biens vendus le 13 mars 1948 : une maison sur le halage n° 16 et un jardin.

 

Mai

La tournée Langlois-Faucher présentera, samedi 19 mai  à 21 heures, salle des fêtes à Coulon, la célèbre opérette en trois actes  Rêve de valse d’Oscar Strauss avec André Carrio du Théâtre du Chatelet et 15 nouveaux acteurs.

Élections du 29 avril, votants : 1021. Élus : Giraud, Malvaud, Desmier, Vallaud, Ravard, Chatelet, Dazelle, et Soulisse.

Ballotage. Le 13 mai sont élus : Forget, Lucas Aimé, Lucas Baptiste et M. André Chatelet qui devient maire.

 

Le 25 mai,André Charles 3, fils de l’ingénieur Maurice Charles, président du CLL de Coulon, condamné à 2 ans de travaux forcés par un tribunal allemand en 1942, a purgé sa peine dans une maison de force en Allemagne. Les Allemands, au lieu de le libérer, le dirigèrent sur le camp de répression de Sachsenhausen, ensuite au camp de Buchenwald, et pour terminer son long martyre au camp de Dachau, le bagne des bagnes allemands, où il fut retrouvé.

Sa famille était sans nouvelle de lui depuis 3 ans. André Charles, dont la taille est de 1,75 m pesait 75 kg avant guerre. Actuellement, il ne pèse plus que 42 kg. Il était comme d’autres destiné aux fours crématoires. Les Allemands réduisaient les détenus politiques par la famine et, les trois dernières semaines avant leur libération, ne leur donnaient pour toute nourriture qu’un morceau de pain de 200 g tous les quatre  jours. Ceci afin de prolonger leur agonie. Les ordres d’Himmler étaient formels : « pas un détenu politique ne doit tomber vivant dans les mains des alliés »

Un comité s’est formé à Coulon pour réserver à ce malheureux résistant de la première heure, dès que son état de santé  permettra son rapatriement, un  chaleureux accueil bien mérité.

 

Aout 

16 aout 1945 – La Sotterie - Élection de la Reine du Marais.

« Au cours de la kermesse organisée le dimanche 12 aout par les Poilus d’Orient  sur les bords ombragés de la Sèvre Niortaise, au coquet village de la Sotterie, l’assistance qui se pressait devant les stands bien achalandés a procédé à l’élection d’une reine du marais et de ses demoiselles d’honneur.

Furent élues :

Reine : Mlle Odette Desmier, de La Sotterie, une charmante brunette aux yeux noirs.

Demoiselles d’Honneur : Mlles Madeleine Paillé, de Coulon, dont le charme a séduit les plus rebelles et Colette Mylle, blondinette aux yeux bleus dont la grâce juvénile et la fraicheur étaient rehaussées par le rouge de son diadème.

Après la présentation des élues sur un demi-sang fougueux du marais, monsieur le maire, porté un triomphe par les spectateurs, remit aux nouvelles majestés une superbe gerbe ainsi qu’un souvenir. »

 

Septembre

Le 15 septembre, les ménagères de Coulon manifestent devant la laiterie pour demander un supplément de beurre.

Coulon

Evoquons également le nom de Mme Léone Eugénie Chaix,  née à Ivry-sur-Seine le 2 septembre 1910, épouse de M. René Eugène Blin. Léone est venue à Coulon avec les Petits Ivryens, œuvre fondée le 8 mars 1920 à Ivry-sur-Seine, et placée sous le patronage de la municipalité d’Ivry-sur-Seine et du Comité d’honneur du département des Deux-Sèvres. Ces enfants étaient placés le temps des vacances dans des familles du Marais.

Mme Léone Blin fut déportée par les nazis. Revenue des camps, Mme Blin demeurait place de la Péchoire. Elle est décédée le 7 août 1975.

L’œuvre des Petits Ivryens perdurera après 1945.

 

Octobre 

Amicale de Coulon 4

Réunion  générale du 30 septembre 1945

La séance fut ouverte par M. Alexandre Bertrand, doyen des vice-présidents. Il adresse une pensée émue aux deux membres de la société décédés depuis 1939, date  depuis laquelle, à cause de la guerre, la société a été mise en sommeil. La parole est donnée à M. Rouger, trésorier, qui donne lecture du compte-rendu financier : avoir liquide de 10014,70 francs, versé sur le livret de Caisse d’épargne, 138 francs en caisse, somme en francs d’avant guerre, fait il remarquer. 

La présidence d’honneur fut offerte à M. Chatelet, maire de Coulon. La décision ayant été approuvée à l’unanimité par les membres de la société. Le comité d’apurement a ratifié les comptes, recettes, cotistions des lecteurs de la bibliothèque, dépenses  d’envois de colis aux soldats.

Élections : MM. et Mmes  Prillaud, Bertrand, Vergnon, Vergne, Roux, Foubert et Valand.

Commission d’apurement : Mlles  Ayraud, Braud, MMes Persin, Buffeteau  

Quand la séance fut levée, les membres présents ont déposé une gerbe aux tombes d’Henri Lucas, Raymond Souchet et Alceste Prillaud.   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

 

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 1 - Voir article :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

Camille Doré
Camille Doré
Michel Doré
Michel Doré

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 2 - Voir article de presse

 

 

 

 

 

 

 

  

 

 

 

 

 

 

 3 - M. et Mme Charles et leurs enfants demeuraient 25 rue de Colombier.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

 

 

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Sources

- Extraits des journaux

Le Petit Courrier, Le Mémorial des Deux- Sèvres,
puis, à partir de septembre 1944, 
 

 La Nouvelle République, Le Courrier de l’Ouest.

=Sources privées et documents divers.