La maison noble de la Gâtinerie    🔍

Article rédigé par Françoise Chapagain et complété par Jean-Louis Gibault 


 

En 1685 la Gastinerie appartenait (depuis combien de temps ?) à Bonaventure Le Duc, écuyer, seigneur de Pouzay, abbé commendataire des prieurés de Notre-Dame de Fonblanche et d’Aubigné (probablement en indivision avec son frère César Le Duc, écuyer, seigneur des Ouches) mort le 30 novembre 1715 à l’âge de 68 ans à la seigneurie de Pouzay, achetée par son père, Pierre Le Duc, maire de Niort et récolteur de tailles.

 

La métairie, en plus des bâtiments indiqués sur le plan de 1802 (an X de la République) totalisait quelque 120 arpents de bonne terre, soit probablement 50 à 60 hectares – difficile à déterminer exactement car la superficie de l’arpent n’était pas le même d’une province à l’autre mais elle était importante.

 

Le 26 mars 1691, Bonaventure Le Duc signe un protocole de vente en faveur de Me Pierre Daquin, conseiller et procureur du roi en la ville de Niort. Cette vente est régularisée par un acte officiel sur papier timbré du 24 juillet de la même année.

Mais il semble que Bonaventure Le Duc ait été débiteur pour une forte somme de Jean Gellée, sieur de la Maisonneuve, maitre chirurgien, ancien chirurgien du  roi de Pologne, capitaine des bourgeois du quartier Saint-Germain, demeurant paroisse Saint-Sulpice dans une maison lui appartenant avec porte cochère sis rue Saint-Dominique, face à l’Hôtel Matignon (l’Hôtel Matignon actuel est situé rue de Varenne et date du milieu du XVIIIe siècle, il y avait donc à l’époque un ancien Hôtel  Matignon qui se trouvait un peu plus au nord de l’actuel).

Me Jean Gellée de la Maisonneuve fait donc opposition à la vente et il s’ensuit une longue suite de procès, dont les comptes rendus, assignations, oppositions etc., tous transcrits sur parchemins timbrés sont extrêmement difficile à déchiffrer.

Quoi qu’il en soit, par un arrêté de 1713, le Parlement de Paris reconnait la totale propriété de Me Jean Gellée de Maisonneuve sur la métairie de la Gastinerie et ordonne le déguerpissement de la dame Piot Veuve Daquin.

 

Me Jean Gellée de la Maisonneuve avait marié sa fille Anne Suzanne le 27 septembre 1705 à Jean-Louis Marrier, bourgeois de Paris, descendant d’une lignée dont le 1er représentant connu avec certitude est Martin Marrier, propriétaire de vignes à Mardié (probablement origine du nom) village proche d’Orléans.

Martin Marrier s’était installé à Paris comme marchand de vin vers 1520, son fils Guillaume, né en 1523, s’est marié en l’église de Saint-Eustache le 18 septembre 1553 […]

Anne Suzanne Gellée de la Maisonneuve, devenue Madame Marrier hérite de la Gâtinerie à la mort de son père, puis son fils, Jean-Louis Marrier en hérite à son tour à la mort de sa mère.

Jean-Louis Marrier (1706-1786), fut lieutenant de la « Maitrise particulière des eaux et forêts » de Fontainebleau, charge qu’il exerçat pendant plus de 50 ans. Il mourut en 1786 à l’âge de 80 ans. Il avait plusieurs filles et quatre fils. Il fut anobli par Louis XVI en 1782.

Le premier à avoir porté le nom de Marrier de la Gastinerie (devenu plus tard Marrier de Lagatinerie) semble avoir été Louis-Balthazar Marrier, sous-lieutenant au régiment de Bourbon Infanterie, tué au combat de San Benedetto en Italie en septembre 1834 à l’âge de 17 ans, et qui était le frère de Jean-Louis, donc beau-frère de Anne Suzanne. Mort jeune, il n’avait pas de descendance.

Les quatre fils de Jean-Louis et Anne-Suzanne prirent les noms de :

Marrier de l’Isle ;

Marrier de Lagatinerie ;

Marrier de Chanteloup

et Marrier de Bois d’Hyver.

Le seul à avoir eu une descendance masculine (jusqu'en 1999, année du décès de Landry Fernant Marrier de Lagatinerie) est Marrier de Lagatinerie.

Landry Fernant Marrier de Lagatinerie est plus connu sous le nom de Gérard Landry, comédien, née en 1920 à Buenos Aires, marié en 1951 à Jacqueline Porel, divorcée de François Perrier, mère de Jean-Marie Perrier (dont le géniteur est Henri Salvador), de Jean-Pierre Perrier, cinéaste, décédé en 1966, d'Anne-Marie Perrier (3e épouse de Michel Sardou). Jacqueline Porel est la petite fille des comédiens Réjane et Paul Porel, et fille de l’écrivain Jacques Porel et d’Anne-Marie Duval. Louis Jouvet était son parrain.

Jacques Landry et Jacqueline Porel ont un fils, Marc-Michel Marrier de Lagatinerie, né à Lausane le 3 janvier 1949, plus connu sous son nom d'acteur de Marc Porel.

Marc Porel, durablement ébranlé par la mort de son demi-frère Jean-Pierre en 1966, il s’est laissé aller à la consommation de drogues, avec de dramatiques répercutions sur sa santé mentale, sa vie professionnelle, et sur la durée de sa vie. Il était le père de deux filles : Bérangère née en 1968 d’un 1er mariage, décédée à l’âge de 23 ans (actrice dans Trocadéro bleu citron), et Camille née en 1980 de son union avec l’actrice Barbara Magnolfi. Marc Porel est décédé d’une méningite le 15 aout 1983 à Casablanca et est enterré avec son aïeule Réjane, sa mère, son demi-frère, sa fille, et son beau-père François Perrier au cimetière de Passy. Décédé sans descendance masculine, le nom de Marrier de Lagatinerie est perdu.

 

Cette métairie de la Gâtinerie a appartenu, au moins jusqu’en 1810, à Jacques Marrier de Lagatinerie, fils de Jean-Louis et Anne-Suzanne.

 

Jacques Marie Marrier de Lagatinerie (1746-1868), semble avoir été un très remarquable, ingénieur constructeur de la Marine royale en 1772, puis chef du Génie maritime en 1774, membre du comité de création de l’École Polytechnique, chevalier de la Légion d’honneur, chevalier de l’ordre royal de Saint-Louis, capitaine de vaisseau etc.  Il vendit la métairie de la Gastinerie à Louis Vallet le 9 novembre 1810 pour la somme de 37 800 francs.

 

Le 2 janvier 1790, la métairie avait été mise en vente par licitation à la chambre des criées à Paris, mais la vente n’a pas été conclue.

 

Propriétaires de la Gastinerie de 1810 à 1900

 

À partir de 1810, Louis Vallet, marchand, fils de Jean Vallet (décédé) et de Marie Forain, de la paroisse de Notre-Dame de Niort.

Le 28 janvier 1788, Louis Vallet, marchand, se marie à Coulon avec Marie Cathelineau, veuve de Jean Roy, dont il a deux fils, Jean et Joseph-Roy.

Déjà propriétaire de l’ancien prieuré acheté en 1805, Louis Vallet achète « La Gastinerie » le 9 novembre 1810.

 

Le 28 septembre 1790 nait à Coulon Marie-Madeleine Vallet.

 

Le 4 décembre 1813 :

- Mariage à Coulon de François Faribaud, né à Coulon le 8 juillet 1790, avec Marie-Madeleine Vallet.

François Faribaud est fils de Jacques Faribaud (décédé le 9 novembre 1800) et de Catherine Breillat, née à Coulon le 16 avril 1757. Cette dernière, étant veuve, achète la Grange le 8 février 1818 de Pierre Simon Racapé moyennant le prix de 3 600 francs.

 

Le 14 juin 1817 nait à Coulon Marie-Madeleine Faribaud.

 

Le 16 aout 1824 à Coulon, décès de Marie-Madeleine Cathelineau, née à Faye-sur-Ardin, veuve en premières noces de Jean Roy et épouse en secondes noces de Louis Vallet.

 

Le 21 janvier 1828 à Coulon, Louis Vallet décède à l'âge de 70 ans.

 

Le 3 février 1840 à Coulon

Mariage d'Édouard Lancier et de Marie-Madeleine Faribaud

- Édouard Lancier, 32 ans est vérificateur de l’enregistrement, demeurant à Fontenay-le-Comte, est né à la Chataigneraie le 28 décembre 1805 de Jacques Antoine Lancier, ancien receveur de l’enregistrement, maire de Bourbon-Vendée (la Roche-sur-Yon) et de Thérèse Giraud, demeurant à Bourbon-Vendée.

- Marie-Madeleine Faribaud est née à Coulon le 14 juin 1817. Elle est la fille de François Faribaud, maire de Coulon et de Marie-Madeleine Vallet.

 

Les époux Lancier - Faribaud ont une fille, Marie-Amélie Lancier, née probablement à Fontenay-le-Comte.

Marie-Amélie se marie (à une date non encore trouvée) avec Gabriel Étienne Giraud, propriétaire et magistrat, demeurant 15 rue Turin à Paris 8e.

De leur union nait un fils, Gabriel Étienne Giraud, qui est domicilié vers 1900 au 16 de la rue Halény à Paris.

Sa mère, Marie-Amélie étant décédée, il hérite de la Gastinerie à la mort de sa grand-mère, Marie-Madeleine Faribaud, survenue le 20 mai 1875, et de son grand-père, Édouard Lancier, décédé le 27 décembre 1876. (les sépultures des Faribaud-Vallet et des Lancier-Faribaud se trouvent au cimetière de Coulon).

 

Par un acte du 21 janvier 1833, Me Bouthet-Desgenetières, ancien notaire, cède à la commune de Coulon, pour la construction du groupe scolaire, une parcelle de 26 ares 51 centiares et une de 9 ares 90 centiares (acte de Me Auchier).

 

En 1933, Me Bouthet-Desgenetières demeure au 30 de la rue de Ribray à Niort.

Les sépultures sont dans le cimetière de Frontenay-Rohan-Rohan.

 

Vente par Gabriel Étienne Giraud à Me Gaston Bouthet-Desgenetières, un pré de 1 hectare, 9 ares, 14 centiares appelé « la Chaume de la Gâtinerie » (acte de Me Roy, notaire, le 8 janvier 1899).

 

Auparavant, par un acte de 1898, la vente d’une partie du précédent terrain est consentie à la commune de Coulon pour une contenance de 37 ares, 61 centiares afin d'agrandir le cimetière (acte de Me Roy, notaire). 

 

 

 

Gaston Bouthet des Gennetières (est-il le fils du notaire ?) habitait la Gastinerie lorsqu’il a fait construire sa première roulotte tractée par chevaux en 1910, la seconde en 1911.

Puis, en 1913, pour la motoriser, il a fait poser cette roulotte sur un châssis de camion. Elle est ainsi devenue la première caravane.

Sur un terrain lui appartenant en face de sa maison, il a fait construire un grand garage pour abriter sa caravane. Ce garage a été occupé jusqu'à une époque très récente le garage Renault, rue Gabriel Auchier.

 

En 1932, le jeune docteur Desfossé s’est installé à la Gastinerie en location avec promesse de vente. Il travaillait dur pour payer cette propriété, mais l’hiver était rude, et avec peu de chauffage dans la maison, il est décédé d’une broncho-pneumonie ou d’une infection des reins (?) le 26 janvier 1933 à Niort, où il avait fait don de son corps à la médecine.

Son épouse Anne-Marie née Joly était alors enceinte. Une petite fille, Marie-Georges, naitra après sa mort  en juin 1933 à Coulon. 

Anne-Marie Desfossé a épousé en seconde noce Marc Berny-Tarente en décembre 1936 à Paris.

 

La mère de Madame Desfossé, Madame Francon, gouvernante dans un grand hôtel parisien, et la grand-mère de Madame Defossé (mère du docteur Desfossé) sont alors venues de Paris et ont transformé la Gastinerie en pension de famille sous le nom de la Gastynerie.

La cloison entre le salon et la salle à manger fut abattue et remplacée par des portes vitrées coulissantes, afin de pouvoir dresser plus de tables ; de grands placards encadrèrent la cheminée de la salle à manger pour y ranger porcelaines et cristaux. En 1934, on y installe l’électricité. 

À l’aide d’un moteur tirant l’eau d’un puits, l’eau courante est acheminée vers les lavabos de cinq chambres destinées à la clientèle (mais les toilettes sont dans le jardin). Les autobus Brivin fondés en 1921 à Niort, s’arrêtaient devant la porte.

En été, les tables étaient dressées dans le jardin à l’ombre des marronniers, et ces dames faisaient appel aux jeunes femmes du village pour les aider à servir le soir quand il y avait du monde. Ainsi Madame Sagot et Madame Germaine Vergnon ont travaillé à la Gastynerie.

Le domestique Max Fournier faisait la plonge et le service. Il dormait dans une chambre prise sur le grenier au 2e étage, électrifiée mais sans lavabo.

 

Madame Desfossé a quitté la Gastynerie à la mort de sa mère, ne pouvant payer les traites. Elle s’est remariée avec Monsieur Berny-Tarente et a eu un fils : Jean-François qui a été maire de Sansais-La Garette de 2001 à 2008.

 

En 1939, la Gastynerie a été vendue entièrement meublée par Monsieur Bouthet des Gennetières à M. et Mme Albert. M. Albert travaillait chez Shell à Paris et descendait le weekend, retrouver sa femme et sa fille Renée.

M. et Mme Albert sont enterrés dans le cimetière de Coulon.

Leur fille, Renée Albert, épouse de Georges Magnant a vendu la propriété devenue la Gâtinerie le 3 aout 1957 à M. et Mme Simon Forget avec leurs quatre enfants. Monsieur Forget était médecin à Coulon et lorsqu’il a acheté la Gâtinerie. Il est devenu médecin pour la Sécurité sociale.

 

Après le décès de Simon Pierre Forget, la Gâtinerie a été vendue le 24 octobre 1989 par sa femme, née Germaine Mounier, et ses enfants, Pierre, né à Coulon le 8 février 1926 (technicien), Madeleine née à Coulon le 1er aout 1927, Jacques né à Coulon le 9 janvier 1929 et Michel né à Coulon le 29 octobre 1939 (kinésithérapeute) à Ram Kumar Chapagain (ingénieur commercial) et  Françoise Geneviève née Clopeau-Bouléris.

 

 

 

 

 

 

 

 

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 Origine des noms