La métairie d'Ambreuil    🔍   

Jean-Louis Gibaud


Le 8 juillet 1637, les feuillants assignent Jean Desprez, écuyer seigneur d’Ambreuil et Odet Martin de Thorigné au sujet de la dime sur une terre de 40 journaux appelée Champ du Débat ou Champ de la Bataille. Procès terminé par un désistement. le 20 juillet 1711.

 

Le 8 février 1678, Jean Desprez, sieur « Dambreuil », afferme à François Pasquault, marchand à Fontenay « Labatu » la maison et dépendances, exploitées présentement par Jacques Fruault, collon métayer, pour 5 ans pour le prix de 900 livres. Moitié à la Saint-Michel et l’autre à Noël. 

Cette métairie a appartenu autrefois à la famille Desprez d'Ambreuil 1. Cette dernière parait être originaire de Benet.

 

Jean Desprez, écuyer, rendit divers aveux au seigneur de Benet pour le fief d’Auvert les 4 et 13 Juin 1442 et le 6 septembre 1464. Il est la souche d’où sont sorties cinq branches, dont la branche d’Ambreuil :

 

 Pierre Desprez écuyer

Quantin, premier du nom, écuyer, seigneur des Prez et d’Auvert, rendit le dénombrement de ce dernier fief au seigneur de Benet le dernier mai 1514 et fut compris en 1529 sur la liste des nobles du Poitou qui contribuèrent du dixième de leur revenu, pour payer la rançon du roi François 1er.

Quantin, deuxième du nom, seigneur d’Auvert et de la Fosse (paroisse d’Ardin) du chef de sa femme se maria le 16 septembre 1530. Il eu trois enfants, Jean, Quantin et Louise.

                 Jean et Quantin furent les pères de deux lignées parallèles qui suivent :

 

 

Jean, premier du nom, eut quatre enfants dont l’ainé s’appelait Jacques.

 

Jacques Desprez, écuyer prend le titre de seigneur d’Ambreuil. Il se maria deux fois. Sa première femme lui a donné quatre enfants dont l’aîné fut Jean, deuxième du nom, écuyer du seigneur d’Ambreuil, lequel se maria lui-même deux fois.

 

 

 

Du premier lit naquirent Louis, qui mourut sans postérité mâle, Bénigne et Françoise. Du second lit : Jean et Michel.

 

Jean, troisième du nom, écuyer, seigneur d’Ambreuil, était décédé avant 1669 laissant 10 enfants : Jean-René, Jean, René, César, Henri, Marie, Michel, Renée Catherine, Marie Anne, Marie-Renée et Catherine.

 

 

 

 

 

 

 

 Quantin Desprez eut quatre enfants. 

 

 

L’ainé, Daniel, écuyer, seigneur de la Fosse et du fief Mignoux était mort en 1647, laissant trois enfants : Louis, Pierre et François. 

Louis Desprez est seigneur du fief Mignoux. Son frère Pierre, maintenu noble, porte le titre de seigneur de la Fosse, mais meurt sans postérité. Les enfants de Louis furent Louis et Marie.

 

René Desprez, écuyer, seigneur de la Fosse, se maria le 2 février 1682 à Madeleine Richard dont il eut Quantin-Simon, Pierre-René, Louis-René et Marie-Madeleine.

Quantin-Simon Desprez, écuyer, seigneur de la Fosse, épousa sa cousine Renée-Catherine Desprez, fille de Jean, troisième, seigneur d’Ambreuil, laquelle lui apporta en mariage la terre d’Ambreuil. Il mourut âgé d’environ 80 ans. Il fut enterré le 17 mai 1758 dans l’église de Coulon.

 

Du mariage de Quantin-Simon Desprez avec Renée-Catherine Desprez naquirent cinq enfants, Renée-Madeleine, René-Quantin, François, Marie et Marie-Anne. 

 

René-Quantin Desprez, chevalier, seigneur d’Ambreuil de la fosse, du Bois-Rateau et autres lieux prit après son mariage le nom de Desprez de Montpezat. Ses enfants furent René-Quantin, mort jeune, Louis-Quantin, Henriette-Catherine, Marie-Louise, Françoise, Marie-Augustine, Françoise-Antoinette (qui épousa Louis-Auguste Masson de la Sauzaye) et Quantin-Joseph.

 

Louis-Quantin Desprez de Monpezat, chevalier seigneur d’Ambreuil du bois Rateau, alias Bois d’Ardin et autres lieux, naquit le 9 février 1747. Ancien élève du corps royal d’artillerie, il servit ensuite dans le régiment d'infanterie de Chartres. Comme il prétendait avoir des droits honorifiques dans l’église de Chaix en qualité de seigneur dudit lieu, il eut un procès avec le curé de cette paroisse.

 

Le 1er décembre 1784, il passe avec Jean et Philippe Rodier le bail suivant :

 

« Nous, messire Louis Quantin Desprez, chevalier, seigneur d’Ambreuil et demeurant au Bois Rateau, paroisse d’Ardin d’une part, et

Maîtres Jean Rodier et Philippe Rodier et communauté d’autre part,

sommes convenus de ce qui suit, scavoir est que moi, dit seigneur d’Ambreuil ce jourd’hui, loué et affermé par ces présentes au dit Rodier et communauté solidairement les uns pour les autres, pour l’espace de neuf années entières et consécutives que commenceront à avoir cours pour les guérets à la Notre Dame de Mars pour les granges et près à la Saint-Jean-Baptiste, et pour les bâtiments et autres dépendances à la Saint-Michel, le tout de l’année 1787 et finiront à pareils jours de l’année 1796, scavoir est la maison noble d’Ambreuil avec ses appartements et dépendances de maisons, bâtiment près des bois marais, terres labourables et non labourables, ensemble la cabane exploitée par le nommé Manteaux, tout ainsi qu’ils en jouissent actuellement sans aucune réserve, à la charge par les dits preneurs de jouir des dits lieux en bons pères de famille sans y commettre ni souffrir aucunes dégradations d’entretenir la couverture des bâtiments de la maison de l’ouvrier seulement, étant fourni par ledit sieur bailleur de matériaux nécessaires que les dits preneurs voitureront sur les lieux à leurs frais ; de payer et acquitter les cens rentes et devoirs dus sur les dits lieux affermés ; auront  les dits preneurs la coupe de bois qui sont autour des dits domaines qu’il feront à l’âge et saison convenables, sans pouvoir l’avancer ni retarder, ne pourront jeter aucun arbre par pied, soit mort ou vif, sans l’exprès consentement du dit sieur bailleur, et n’ébrancheront et n’étausseront que ceux qui sont accoutumés de l’être, laisseront en sortant à la fin de la ditte ferme, les lieux en bon état et les terres et guérets suivant l’usage du pays. Le dit bail fait moyennant que les preneurs s’obligent à payer par chacune des dittes neuf années au dit sieur bailleur la somme de 3000 livres en deux termes et payements égaux à Noël et à la Notre Dame de Mars de chaque année à commencer le premier payement à Noël de l’année 1788 et le second à la Notre Dame de Mars suivante, et continuer ainsi d’année en année jusqu’à l’expiration de la présente ferme à la fin de laquelle le dernier payement de la dite somme de 3000 livres sera fait en tire en un seul terme à la Saint-Michel. Feront lesdits preneurs six charois d’Ambreuil au Bois Rateau ou a pareille distance et planteront 50 pieds de frênes tous les ans sur les domaines de la ditte ferme. Ils donneront de plus pour menus suffrages, douze poulets, douze canards, lesquels canards ils en donneront six à la Saint-Jean et les six autres à la Saint-Michel, vingt cinq anguilles que l’on nomme anguillettes lesquels anguillettes se payeront à deux ou trois termes à leur vonlonté, pourvu qu’ils les apportent en vie.

 

Ce que dessus nous promettons exécuter chacun à notre égard. Fait double sous nos seings au Bois Rateau ce premier Décembre 1784. Est aussi convenu que les dits preneurs donneront 25 Louis de pot de vin, lesquels serviront à faire des fossés ou recalements et ne se payeront qu’en trois années 200 Francs chacune en deniers ou quittances. Approuvés quatre mots rayés pour ne valoir. »

Jean Rodier, Philippe Rodier, Louis Quantin Desprez d’Ambreuil

 

Le 9 novembre 1768, René-Quantin Desprez d’Ambreuil, père de Louis-Quantin avait déjà consenti à Jean Rodier et communaux un bail à ferme de neuf années pour le domaine et la maison noble d’Ambreuil, ce qui nous laisse croire que le bail de 1784 n’est pas le premier qui fut passé entre les Desprez et Rodier.

 

En 1766, c’est Pierre Guitton qui était fermier du logis d’Ambreuil, des prés, clôture et « autres domaines joints ». Il en sous affermait une partie à Manteau. Pierre Ligonnière et Jacques Bertrand laboureurs à trois charrues tenaient la métairie d’Ambreuil, le Petit Bois  et le Marais Rouchy du Boiret. À cette époque Jean Rodier était laboureur à quatre charrues dans la métairie de Mantais.

 

Louis Quantin d’Ambreuil assista par procureur à l’assemblée de la noblesse du Poitou en 1789. Il émigra en 1790 et servit comme volontaire dans la cavalerie noble du Poitou à l’armée des princes. Ses biens furent confisqués et vendus.

 

En 1800, Louis Quantin Desprez d’Ambreuil est à Londres comme le prouve la pièce qui suit :

 

15.01.11 Guernesay le 14 mars 1800

 

Il vous plaira payer par cette seule lettre de change à Monsieur d’Ambreuil ou son ordre (a 12 jours à vue) la somme de quinze livres sterlings un shelings onze pences, que je vous passerai en compte et vous obligerez à votre très humble et très obéissant serviteur.

Calbiac

 

Monsieur le comte de Peysac

N° 36 Paddington Street

Manchester Square – London

Pour Acquit Desprez d’Ambreuil  

 

Louis Quantin fut rayé de la liste des émigrés par acte reçu à la Préfecture des Deux-Sèvres le 15 octobre 1801.

Il mourut au château de Forgettes près de Saint-Savinien-sur-Charente en 1869.

 

Trois sœurs de Louis Quantin avaient été arrêtées sous la Révolution :

- Françoise Antoinette, épouse de Louis Auguste Masson de la Sauzaye, détenue à Brouage le 25 germinal an II (14 avril 1794) comme sœur et femme d'émigrés.

- Henriette, et Marie-Louise, comme ex-nobles, sœurs d'émigrés.

Elles furent relâchées après le Terreur.

Les trois sœurs étaient propriétaires par indivis de la borderie du Petit Bois, héritières de leur père. Elles vendirent cette borderie d'une contenance d'environ 11 hectares le 28 thermidor an XIII (7 juillet 1805) pour le prix de 8 888 francs à Jacques Rodier, cultivateur au Petit Bois.

Blason de Louis Desprez  dAmbreuil (selon Gouget - Armorial du Poitou) D'or à bandes de gueule au chef d'azur chargé de 3 étoiles d'or
Blason de Louis Desprez dAmbreuil (selon Gouget - Armorial du Poitou) D'or à bandes de gueule au chef d'azur chargé de 3 étoiles d'or

 1 - voir l'arbre généalogique de la famille Desprez d'Ambreuil

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

 


 


Sources

Archives départementales des Deux Sèvres 3E 4473