Projet d'un chemin de halage entre le bourg de Coulon et la passerelle d'Irleau
Jean-Louis Gibaud
Journal Le Mémorial des Deux-Sèvres du 26 juin 1902
À cette époque, il est une question qui intéresse au plus haut point une partie de la population de Coulon. C’est le tracé d’un chemin longeant la Sèvre Niortaise du bourg de Coulon à la passerelle d’Irleau, commune du Vanneau.
Actuellement, il n’existe pas de route carrossable longeant la Sèvre et les fournisseurs de toutes sortes (laitiers, épiciers, boulangers…) qui approvisionnent le village de la Sotterie n’ont que le droit de longer la rive droite de la Sèvre à pied ou à cheval à conditions de traîner un bateau à leur suite.
Le conseil municipal de Coulon a compris qu’il était urgent de remédier à cet état de choses. Dans sa séance du 2 mrs dernier, il a décidé qu’en principe il y avait lieu de tracer un chemin vicinal de sept mètres de largeur partant du bourg et allant à la passerelle d’Irleau.
En se servant du chemin de Préplot à Coulon, le tracé aurait une longueur de cinq kilomètres et coûterait la somme de 69 000 francs dont 23 000 pour la part de la commune, à la condition que le département et l’État contribuent aux dépenses dans la proportion de deux tiers.
Évidemment, 23 000 francs c’est une somme très importante pour une commune sans ressources. Le conseil municipal, avant de prendre une décision ferme, a tenu à connaître la valeur des abandons de terrain qui pourraient être faits par les propriétaires riverains. À l’exception de trois, ils ont fait, sous conditions, abandon de leur terrain évalué à une somme totale de 10 000 francs qui viendront en déduction de la part contributive de la commune, laquelle part ne serait plus alors que de 13 000 francs.
Dans ces conditions, il est certain que la commune ne lésinera pas pour une semblable dépense. La délibération prise sera appuyée auprès du conseil général par M.Martin Bastard qui a d’ailleurs fait de cette question un des points principaux de son programme lorsqu’il s’est présenté aux suffrages de ses électeurs.
Nous devons donc nous attendre à voir sous peu le village de la Sotterie relié au bourg de Coulon par une route bien entretenue. Les pêcheurs à la ligne afflueront alors en plus grand nombre dans cette contrée qui est sans contredit une des plus poissonneuses du département.
Les habitants paieront avec plaisir leurs contributions sachant du moins qu’en sortant de chez eux, ils ne seront pas aujourd’hui dans l’obligation de s’enfoncer dans des chemins impraticables.