Equipée des barons poitevins contre Saint-Louis en 1242

Jacques Altmeyer-Carrio 


Comment Coulon fut mêlé à cette histoire

  

1242, les parties en présence

 

Hugue X de Lusigan, époux d’Isabelle d’Angoulême, vve de Jean Plantagenet, le roi d’Angleterre de Navarre et d’Aragon, le comte de Toulouse et les grands barons poitevins

 

contre

 

Le roi de France Louis IX (Saint-Louis)

Alphonse, frère du roi, comte du Poitou

 

Coulon avait déjà une certaine importance. Il possédait un prévot 1, réunissant tous les pouvoirs politiques, judiciaires, militaires, financiers.

 

Rappel : sénéchaussée, baillages, prévôtés.

La baillie de Niort, Frontenay-Rohan-Rohan, Prahecq, Coulon.

Le bailli de Niort : Constant Gyboin.

 

Mobile

 

Le mobile en est la domination de plus en plus forte du roi au détriment de l’ancienne autonomie provinciale.

La première attaque eut lieu le jour de Noël 1241, Hugues X signifiant à Alphonse, frère du roi, qu’il lui retirait son hommage.

La réaction du roi fut la convocation de la Chevalerie de France.

Fin avril 1242 sont mis en marche 4000 chevaliers, 2000 écuyers, archers, arbalétriers, le tout divisé en 3 corps.

L'occupation de la forteresse de Lusignan, de Béruges et Montreuil-Bonnin est rapide, puis Frontenay-Rohan-Rohan clef de Niort, Vouvant, Mervent clef de la Gâtine et Bas Poitou.

La prise de Taillebourg et la victoire de Saintes mettent fin à l’équipée anglo-poitevine, mais les conditions de la paix furent dures.

En 1247, à la veille de la 7e croisade, une enquête est demandée par Saint-Louis dans tout le royaume pour réparer les préjudices subis par ses sujets. Les enquêteurs sont les jacobins et les cordeliers.

Ils vinrent à Coulon en 1247 et y entendirent Aymeric Baubeau, notable de Coulon, se plaignant de Constantin Giboin, bailli de Niort qui, par la violence, obtins 13 marcs d’argent et de J. Bidaleau 110 sols parce que Geoffroy de Lusignan fils leur avait emprunté la place de Coulon pour fuir et ne pas être fait prisonnier.

 

Observation

 

Aux dires de l’abbé Loth, aucun texte d’archive ne mentionne ces faits mais des tombeaux ont été découverts dans la vallée de Touverat, dominée par le plateau de Champmoireau, de chaque côté du chemin qui la coupe en longueur entre la Gasse et Touvaireau. Il s'agit de cercueils en pierre, certains contenant deux squelettes, démunis de paroi aux pieds. Les squelettes disposés en sens inverse laissent supposer un ensevelissement hâtif.

En 1920, Alexandre Pelletier remis à Olivier Loth deux morceaux de métal recueillis au-dessus des épaules d’un squelette et reconnus pour avoir appartenu à une armure antérieure au XIVe siècle. Sur un champ de bataille, à l'époque, les sépultures étaient improvisées dans un endroit désert.

Le raisonnement de Olivier Loth est que pour aller de Frontenay-Rohan-Rohan à Vouvant, Mervent, Fontenay, il était à l’époque impossible de passer directement car il y avait le marais à franchir, le trajet de la Garette à Coulon ne se faisait que par bateau et la traversée de l’Ile de Magné ne pouvait s’effectuer que par deux vallées marécageuses (Maupasset) Maurepas. Il fallait donc contourner la pointe orientale du marais pour se diriger ensuite vers l’ouest, passer par la Tiffardière et suivre le chemin de Niort à Coulon (Le Dierfou carrefour).

La rencontre entre les forces royales et celles du fils de Hugue X se fit en avant de Benet, à proximité de Coulon (les Lusignan étaient seigneurs de ces lieux).

Vaincu, et pour ne pas tomber aux mains de l’adversaire, Geoffroy de Lusignan gagna Coulon, dont les habitants favorisèrent sa fuite vraisemblablement par le marais.

Nous étions en mai 1242, il fit sa soumission en juin.

 

Remarque 

À lire le sens de la marche des forces royales du nord au sud, cela parait contradictoire avec la théorie de Loth selon laquelle ces mêmes forces remontent du sud au nord pour rencontrer la coalition à Touvaireau. Mais Loth précise :

« Entre les points saillants de cette expédition, il y eut certainement des étapes marquées par des engagements plus ou moins meurtriers. »

 

Le débat est ouvert. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 1 - Subordonné au sénéchal