Henri Clouzot
le père de la « Venise verte »

Jean-Louis Gibaud - Février 2018


 Henri Clouzot est né à Niort le 17 septembre 1865. Fils de Léon Clouzot, libraire imprimeur-éditeur et de Marie Stéphanie Geffré, marié à  Yvonne Régnier, il eut deux filles : Marie-Rose, et Marianne, artiste peintre. Son frère Étienne publia en 1904 Les Marais de la Sèvre Niortaise et du Lay du Xe à la fin du XVIsiècle.

Oncle du Cinéaste Henri-Georges Clouzot. Henri Clouzot fut directeur de la bibliothèque Forney, à Paris, à partir de 1908, puis conservateur du musée Galliera en 1920. Il est mort à Paris le 24 septembre 1941, et inhumé à Niort.

Mais sait-on que c'est Henri Clouzot qui donne le nom de « Venise verte » à nos marais de la Sèvre ?

En effet, dans son article paru le 15 janvier 1902 dans le  Monde moderne , Henri Clouzot écrit :

« La comparaison avec certains souvenirs poétiques s’impose, le terme de « Venise verte » nait naturellement à l’esprit. »
Celui de « Petite Hollande » serait plus juste. En raccourci, le pays est le même. C’est une terre gagnée sur l’eau, une conquête qu’il faut disputer par une lutte de tous les instants à l’élément marin ; il faut entretenir les digues, réparer les barrages, draguer les fossés, les canaux.

La négligence d’un seul entraine le dommage de tous. L’esprit d’association devient une des qualités de race du maraichin comme du Hollandais.

  • mars 1907, constitution à Niort du Syndicat d’initiative Poitou-Saintonge-Aunis-Vendée (ancêtre de l’office du tourisme).
  • 15 aout 1907, première excursion La Garette-Arçais, déjeuner et retour par la Grande Rigole ; Réservation à la librairie Georges-Clouzot (père du cinéaste).

Pour certains, c’est une « Venise agricole ».
Gaston Deschamps, journaliste au Temps préfère le terme de « Venise champêtre ».

Dans le journal Le Mémorial du 5 octobre 1907, article de Gaston Deschamps :

 Qui sommes-nous ?

 

L'atelier Histoire et Patrimoine est un collectif membre du Centre socioculturel du Marais qui a pour objectif de faire découvrir l'histoire du Marais poitevin. Il se réunit avec des historiens locaux le 3e mardi de chaque mois au CSCM.   

Si vous êtes intéressés, c'est avec plaisir que nous vous accueillerons. 

Un grand merci aux historiens locaux qui ont permis d'alimenter ce site.  

Pour Coulon : Jacques Altemeyer-Carrio, Jean-Louis Gibaud et Maryse Coursaud auteurs d'ouvrages publiés sur Coulon.

Pour Sansais-la Garette : Michel Toussaint.

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« C’est une "Venise champêtre", ou si l’on aime mieux une Hollande en miniature : on y circule en barque au fil de l’eau, comme sur les lagunes. Pas d’autres routes ni d’autres chemins que la rivière et ses rigoles, qui coulent lentement le long des terres humides et des herbages frais, et les maraichins, silencieusement pourront avec leurs légers batelets ou leurs lourdes gabares…..parmi la végétation fluide des lentilles d’eau, des joncs et des nénuphars ».

Gaston Deschamps, dans Le Mémorial des Deux-Sèvres du 3 février 1921 :

« les saules rapprochés par le resserrement des berges formaient au-dessus de nous un dôme de verdure, c’était comme une vision de paradis irréelle, cette lumière qui tombait de la voûte de feuillage et remuait au fond de l’eau en miroitements verts. Je ne puis trouver qu’une comparaison pour rendre ce souvenir unique. On aurait cru être dans l’intérieur d’une émeraude ».

Déjà en 1900 dans Le Mémorial, Gaston Deschamps avait employé les mêmes termes.

En 1930, le 15 mai, on s’interroge sur la paternité du terme « Venise verte ». Le Mémorial écrit :

« En vantant les charmes des Marais ont dit maintenant communément c’est la "Venise Verte" du Poitou. L’expression est heureuse et c’est pour cela qu’elle a fait fortune. Les uns l’attribuent à notre ami et compatriote Gaston Deschamps, les autres à notre ami Henri Clouzot. Mais nous serons fort en peine de les départager. Peut-être se trouverait-il même une autre personne pour revendiquer cette paternité honorable. Nous posons la question et nous publierons avec plaisir les réponses qu’on pourra nous envoyer et qui fixeront un petit point d’histoire littéraire et régionale ».

 

Le 15 mai 1930, Henri Clouzot répond par l’intermédiaire du Mémorial daté du 18 mai 1930 :

 

Musée Galliera Paris le 15 mai 1930

Mon cher ami,

Dans une chronique parue dans Le Monde moderne, le 15 janvier 1902, je retrouve ces lignes. La comparaison avec certains souvenirs poétiques s’impose.

Le terme de « Venise verte » vient naturellement à l’esprit. J’ai donc employé l’expression il y a 28 ans, mais les droits de Gaston Deschamps restent entiers. Il me semble qu’il s’en était déjà servi dans une chronique de La Petite Gironde ou du Mémorial.

Depuis — mais je n’ai pas la date — un anonyme a écrit dans Les Lectures pour tous « une Venise française », et Constantin Weyer, dans L’Intransigeant du 29 novembre 1929, une « Venise champêtre ». Moi-même j’ai intitulé une étude parue dans Sport et Tourisme « La Venise verte »  (septembre 1919) ; et le même titre m’a servi en juin 1920 dans Le Tourisme moderne que dirigeait notre ancien condisciple Marcel Viollette.

Voilà bien des précisions pour un futile objet. Il n’en est pas moins vrai que c’est « Venise verte » qui semble maintenant se populariser.

Bien à toi.
Henri Clouzot

 

Cité dans l’article du 15 mai 1930, Marcel Viollette est né à Niort le 11 mars 1863, et mort à Tours le 7 décembre 1955.

Il fut l'un des fondateurs du Touring club de France et, le 26 janvier 1890, premier secrétaire général.